Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré hier que la situation en Syrie a atteint un point «inacceptable» et exprimé l'espoir de voir le Conseil de sécurité agir de manière «cohérente et sérieuse» pour arrêter les violences dans le pays. «La situation a atteint un point inacceptable. J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité va traiter cette crise d'une manière sérieuse et cohérente», a indiqué Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi, en marge d'un sommet sur l'énergie. «Il est important que les Nations unies tiennent un discours et agissent d'une manière cohérente», a-t-il ajouté. «Je sais qu'il y a quelques divergences d'opinion entre les pays membres du Conseil de sécurité, mais le nombre de victimes a atteint un niveau inacceptable. Nous ne pouvons pas laisser la situation se poursuivre ainsi», a-t-il encore indiqué. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution de l'ONU sur la Syrie en octobre. A la mi-décembre, Moscou a pris l'initiative de présenter un projet de résolution qui condamne à la fois la violence du gouvernement et celle de l'opposition. Mais les puissances occidentales ont jugé ce texte trop timoré. Les Etats-Unis ont appelé la Russie à abandonner son initiative et à soutenir une résolution plus ferme rédigée par Washington et plusieurs pays européens. Le chef de l'ONU a salué la Ligue arabe pour avoir envoyé des observateurs en Syrie. «J'espère sincèrement qu'ils pourront continuer leur mission», a-t-il ajouté. Pression sur la Russie Selon les décomptes de l'ONU, les violences ayant émaillé les manifestations populaires en Syrie ont causé la mort d'au moins 5500 personnes. Mais les autorités syriennes dénoncent depuis dix mois des «bandes armées» qui seraient responsables de la mort de 2000 soldats et policiers ainsi qu'un «complot» des pays occidentaux contre la Syrie. Par ailleurs, 147 organes de presse arabes et étrangers ont été autorisés depuis décembre 2011 à se rendre en Syrie afin de couvrir les événements qui secouent le pays. Le ministre syrien de l'Information, Adnane Mahmoud, a affirmé que 116 de ces organes de presse étaient déjà entrés dans le pays, assurant que «le ministère donne des autorisations de travail d'une durée de dix jours renouvelable aux différents médias, leur assure des visites dans les divers gouvernorats». Sur le terrain, les violences se poursuivent, cinq personnes, dont une femme, ayant été tuées et neuf autres blessées par des tirs des forces de sécurité à Homs, dans le centre de la Syrie, selon l'Observatrice syrien des droits de l'homme (OSDH). Un officier de l'armée syrienne a été également assassiné hier par un groupe d'hommes armés lors d'une attaque perpétrée près de Damas, selon l'agence de presse Sana.