Les habitants ont accueilli avec joie cette action, mais ils craignent toujours un retour des vendeurs qui se redéploient à la faveur d'une baisse de vigilance des services de police. Une opération coup-de-poing, menée avant-hier par les éléments d'intervention rapide de la sûreté de wilaya au boulevard Maâtar Lakhdar, ex-Quatre Chemins, a permis d'éradiquer complètement un marché informel de fruits et légumes. Cette action, plus que louable, a été accueillie avec joie par les habitants de ce quartier, d'autant plus que la circulation routière a repris sa fluidité et la rue a recouvré sa salubrité. Les occupants de ce marché informel ne sont pas restés passifs face à l'intervention des policiers, puisqu'ils ont menacé de suicide collectif. Mais c'était sans compter sur la fermeté des services de sécurité qui n'ont pas quitté les lieux sans les avoir nettoyés complètement. «Pourvu que ça dure», lancent des commerçants agréés de cet important boulevard, craignant une baisse de vigilance des autorités qui encouragerait la reprise de l'activité illégale. Parallèlement, les habitants de Haï El Abtal et de la cité Plaine Ouest, notamment ceux du quartier Safsaf, se plaignent en se disant excédés par les nuisances occasionnées au quotidien par les vendeurs ambulants de fruits et légumes qui squattent la voie publique - trottoirs et chaussées -, générant une anarchie indescriptible. «Heureusement qu'un marché en dur est en construction à côté de l'espace squatté. Il est prévu pour accueillir tous les propriétaires de charrettes. Nous attendons cette opération impatiemment », affirment des riverains. L'inconvénient majeur de ce marché informel est l'insalubrité avec ses corollaires: odeurs pestilentielles et prolifération de moustiques et autres rongeurs, ajoutant ainsi au marasme des habitants de la cité Safsaf. En plus de ces contraintes, le réseau de l'éclairage public est dans un état de dégradation avancé, ce qui n'est pas un cas isolé dans la ville de Annaba, rendant de ce fait les lieux insécurisés pendant la nuit. Et pour cause, les vendeurs à charrettes, qui s'attardent le soir, raccordent illicitement leurs ampoules incandescentes aux poteaux électriques, et ce au nez et à la barbe des services de Sonelgaz. La broussaille envahissant tous les coins, les routes éventrées et les eaux vaseuses et putrides de l'oued viennent encore s'ajouter à tous ces désagréments. Par ailleurs, les 3 marchés de proximité, en cours de réalisation dans la commune de Annaba, et qui devaient être réceptionnés avant la fin de l'année 2011, sont très attendus par la population locale parce qu'ils ont été conçus dans le but de lutter contre le commerce informel. Ils contribueront également à la préservation du cadre de vie. D'un coût global de 80 millions de dinars, ces espaces sont implantés dans les cités Oued Eddheb, du 8 Mai 1945 et Safsaf, avec une capacité d'accueil variant de 130 à 150 places pour chaque structue.