L'exposition «Nouba, hommage aux maîtres de la musique andalouse» permet de remonter le temps, de Baghdad à Cordoue, de Tlemcen à Tunis, de Grenade à Fès…Une histoire millénaire. L'exposition «Nouba, hommage aux maîtres de la musique andalouse» a fait le voyage de Tlemcen à Alger. Elle est depuis dimanche 15 janvier et jusqu'au 9 février 2012 présentée au public au Palais de la culture Moufdi Zakaria à Kouba. Organisée par le département patrimoine immatériel et chorégraphie de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», cette exposition, dirigée par Zahia Bencheikh El Hocine et Saléha Larab, a été déjà présenté au public de Tlemcen entre le 13 septembre et le 17 novembre 2011, accompagnée d'une trentaine de concerts. «L'exposition Nouba s'attelle à retracer tous les moments forts de l'histoire et l'épopée de la musique andalouse. Elle apporte tous les éclairages sur cette musique, son origine, ses instruments, ses couleurs, ses traits, autant de réponses à autant de questions que viendraient à se poser son visiteur », précisent les animateurs de cette exposition que le public tlemcénien a beaucoup apprécié. Extraits sonores, images vidéo, photos d'archives, portraits, cartes, instruments, tableaux chronologiques sont présentés, de façon à permettre au public le moins averti, d'être mis dans le bain de l'art andalou. Les visiteurs peuvent avoir plus d'explications sur les différentes écoles de l'andalou en Algérie, à savoir Constantine, Alger et Tlemcen, et, par extension, les écoles maghrébines et les différences existant entre elles. L'exposition a été enrichie par la présentation d'autres vedettes de la musique andalouse, à l'image de Mohamed Ben Ali Sfindja, Maâlma Yamna, Cheikh Saïdi, M'alem Chaouel dit Mouzino, Mohamed Ben Teffahi, Mahmoud Ould Sidi Saïd, Mahieddine Lakehal, Edmond Nathan Yafil, El Hadj Mahieddine Mahfoudh, Dahmane Benachour, Mohamed Benguergoura, Mohamed Kheznadji, Tahar Benkartoussa, Hammou Fergani, Abdelkrim Bestandji, Omar Bouhaoula (Ferd Ettabiya), Mohamed Larbi Benelamri, Ali Khodja Hassouna, Tahar Benmerabet, Omar Chennoufi (Chaqleb), Mohamed Bendjelloul, Brahim Ammouchi, Abderrahmane Sekkal, M'amar Benrachi, Abdelkader Toumi, Abderrezzak Fakhardji, Khodja Bendjelloul, Abdelhamid Benelbedjaoui, Zouaoui Fergani, Raymond Leris, Abdelmoumen Bentobal, Abdelkader Mehamsadji, Boudjemaa Ferguène, Abderrahmane Belhocine, Mohamed Bahar, Sid Ali Benmerabet, El Hadj Hamidou Djaïdir, Youcef Oueznadji et Brahim Beladjreb. A Tlemcen, plusieurs hommages ont été rendus à des maîtres tels que Mostefa et Kheireddine Aboura, Ghaouti et Mohamed Bouali, Larbi et Redouane Bensari, Mohamed Ghaffour, Mohamed Tahar Fergani, Omar Bekhchi, Cheikha Tetma, Abdelkrim Dali, Ahmed Serri, Kaddour Darsouni et d'autres. La San'a ou l'école d'Alger (Blida, Mostaganem, Miliana, Koléa, Cherchell et Béjaïa) est très présente cette fois-ci. Le visiteur peut apprendre, à titre d'exemple, que Ben Ali Sfindja, élève de Abderrahmane Mnemeche, était un excellent joueur de kwitra. Il maîtrisait parfaitement l'art de la nouba et les genres apparentés (Aroubi, Zendani, Haouzi, Qadria). Ben Teffahi et Nathan Yafil étaient des élèves de Ben Ali Sfindja. Yamna Ben El Hadj El Mahdi, ou Mâalma Yamna, qui s'était, elle, à l'image de Mâalma Tetma à Tlemcen, imposée au milieu conservateur d'Alger avec son talent. Protégée par Cheikh Brihmat, un mélomane passionné, Mâalma Yamna, influencée par Cheikha Kheira Djabouni et Abderrahmane Mnemeche, maîtrisait le jeu du violon-alto, de la kouitra et du gnibri. Mahieddine Bachtarzi et Nathan Yafil avaient beaucoup aidé Mâalma Yamna- qui fut remplacée plus tard par Meriem Fekkaï- dans sa carrière artistique. Dans la soirée du lundi 16 janvier, l'Orchestre Redouane Bensari de Tlemcen, mené par Fayçal Benkalfat, a animé une soirée au Palais de la culture une nouba Hcine et des extraits d'un nouba Zidane. Composé d'une douzaine de membres, dont les solistes Réda Benhamidat et Karim Boughazi, l'Orchestre Redouane a notamment interprété le Mçadar Bushraa Hanniya qui fait partie du repertoire d'Alger. Mostefa Aboura de Tlemcen a consigné ce morceau dans un de ses cahiers-repertoires en 1911. Mostefa Aboura fut l'un des premiers à penser à garder une trace documentée du patrimoine andalou en Algérie. Les Algériens ne le remercieront jamais assez pour tout le travail qu'il avait fait pour l'histoire culturelle du pays.