Laura Baeza, chef de la délégation de l'Union européenne (UE), a mis à profit sa participation à une conférence-débat, jeudi dernier, à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI) pour faire une série d'annonces. Sur le volet politique, elle rend publique la visite «d'une mission de précurseurs de l'UE qui sera à Alger fin janvier pour discuter avec l'administration algérienne de l'envoi d'observateurs des prochaines élections législatives». Elle prend soin de préciser que cela a été envisageable suite à «une demande officielle introduite par le gouvernement algérien auprès de l'UE pour l'envoi d'observateurs européens lors des élections législatives». Cette mission élaborera un rapport préalable à la signature d'un mémorandum d'entente consignant les conditions dans lesquelles évolueront les missions d'observation. Par ailleurs, des rencontres exploratoires sont prévues ce mois-ci pour discuter du souhait exprimé par l'Algérie de participer à la Politique européenne de voisinage rénovée. Elle a souligné, dans ce contexte, que le souhait du gouvernement algérien «ne me surprend guère car il répond aux aspirations du citoyen algérien. Nos sondages montrent que l'Algérien connaît l'Europe, connaît l'étendue de nos relations et souhaite encore plus. Nous sommes à l'écoute pour répondre à ces attentes». Questionnée sur la repentance vis-à-vis de la guerre d'Algérie, Mme Baeza répond qu'«il ne faut pas confondre l'UE avec la France», avant d'ajouter, quelque peu irritée : «L'UE est le principal donateur pour la région, cela n'est-il pas une forme de repentance ?» La stratégie nouvelle à l'égard d'un voisinage en mutation propose notamment de développer des partenariats avec les sociétés civiles en complément de ceux déjà mis en œuvre avec les gouvernements. Il s'agit en particulier du soutien à l'émergence de la société civile, en réponse aux revendications de démocratie et de liberté des peuples de ces régions. Sur les questions économiques, il faut savoir que la Commission européenne a déjà adopté un programme d'action annuel en faveur de l'Algérie de 58 millions d'euros, réparti comme suit : programme d'appui à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel (21,5 millions d'euros), programme d'appui au secteur des transports II (13 millions d'euros) et programme d'appui jeunesse-emploi (23,5 millions d'euros). Concernant les visas, l'oratrice a évoqué «le partenariat pour la mobilité» que veut établir l'UE avec des pays partenaires de la Politique européenne de voisinage, le but étant de renforcer la coopération dans le domaine de l'immigration. Il vise notamment à faciliter les procédures d'octroi des visas pour certaines catégories de personnes, notamment les étudiants, les chercheurs et les hommes d'affaires.