Les 28 Chambres de commerce et d'industrie (CCI), réparties dans les différentes régions du pays, croulent sous le poids d'une dette lourde. Depuis leur création en 1987, le montant des dettes accumulées a atteint jusqu'ici 13 milliards de centimes. C'est ce qu'a révélé hier à Alger M. Bendjaber, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), lors de l'assemblée générale ordinaire des CCI organisée au siège de l'Algex. Selon M. Bendjaber, ces dettes se rapportent notamment au paiement des salaires, aux dépenses quotidiennes des chambres et aux coûts de leur fonctionnement. L'asphyxie financière de ces chambres est imputée essentiellement à la nature et au statut juridique dont bénéficie actuellement ces structures qui, rappelons-le, dépendent du ministère du Commerce. En effet, les différentes interventions des présidents des CCI, présents au débat qui a suivi la présentation du bilan d'activité de la CACI de 2006, se sont focalisées sur le statut juridique handicapant qu'est l'Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) attribué à ces structures qui se retrouvent aujourd'hui avec des missions et attributions limitées ou, du moins, dépourvues de moyens financiers adaptés à leur activité. Selon le premier responsable de la CACI, également président de la Chambre de commerce du Sahel, l'instauration d'une taxe parafiscale approuvée par la loi de finances complémentaire de 2006 devrait certes apporter une bouffée d'oxygène aux CCI, mais ne constitue pas, à elle seule, une solution aux problèmes financiers auxquels ces structures sont confrontées. Selon M. Bendjaber, plusieurs suggestions ont été présentées aux pouvoirs publics pour remédier à ce problème, telles que la récupération par la CACI du palais des expositions des Pins Maritimes, la création et la gestion par la même structure d'autres espaces d'exposition dans diverses régions du pays ou, mieux encore, confier à la CACI la gestion du port de Djendjen pour développer ses activités annexes et profiter des bénéfices qui en découlent. La question du statut des CCI a été également évoquée par l'assemblée générale pour soulever un autre problème en rapport avec le rôle attribué aux Chambres de commerce. De l'avis du président de la CCI de la Tafna, « les élus des CCI ne représentent aujourd'hui rien du tout. Ils ne sont associés ni à la vie économique du pays ni aux décisions concernant le développement des différents secteurs de l'économie nationale ». Le président de la CCI de Beni Haroun dira à ce propos que ce statut dont tout le monde réclame la révision « accorde aux CCI beaucoup d'attributions, mais dans la pratique, les missions ne sont pas assumées par manque de moyens et de financements ». En guise de réponse à toutes les préoccupations exprimées par l'assemblée générale, le représentant du ministère du Commerce, M. Yahiaoui, a indiqué que le projet de décret portant nouveau statut des CCI est aujourd'hui fin prêt et sera présenté au Conseil du gouvernement le mois prochain. Quant aux problèmes financiers, le même responsable a estimé que l'instauration d'une taxe parafiscale imposée pour pas plus d'un million de commerçants devrait rapporter 360 millions de dinars au profit des CCI.