L'opposante syrienne Souheir Al Atassi, une figure-clé de la contestation du régime du président Bachar Al Assad, a quitté la Syrie, a rapporté hier le site d'information Mediapart. «Je suis sortie de Syrie, de la clandestinité, à la demande des révolutionnaires», déclare Mme Atassi, dans une interview à Mediapart. «Je n'ai pas quitté la Syrie en raison du danger», a ajouté l'activiste, soulignant qu'elle était déjà «menacée de mort depuis le 2 février et en danger depuis le 25 avril». «Nous sommes maintenant à un autre niveau, une nouvelle étape de la révolution. A nous, activistes, de faire notre part de travail, nous avons cette responsabilité», dit-elle pour expliquer son nouveau rôle, à l'étranger, au sein de la contestation. «A l'étranger, je peux avoir une liberté de mouvement pour mener à bien cette nouvelle étape, à un moment critique», dit-elle. Après sept mois de vie en clandestinité, changeant régulièrement de cachette, et durant lesquels elle a alerté les médias sur les offensives des forces syriennes depuis sa page facebook ou son compte Twitter, elle a quitté fin novembre le pays. «Elle s'est installée en France», selon Caroline Donati, la journaliste qui a réalisé l'interview pour Mediapart. Après avoir participé à la coordination à l'intérieur de la Syrie des structures mises en place par l'opposition, elle appelle la communauté internationale à «apporter un soutien politique et logistique à la révolution». «Elle doit reconnaître le CNS (Conseil national syrien, représentation de la contestation à l'étranger), elle doit étendre la liste des sanctions à l'encontre des membres du régime pour préparer le transfert de leur dossier à la CPI, elle doit enfin apporter un soutien logistique à l'ASL», l'armée syrienne libre constituée de déserteurs qui ont rallié l'opposition.