Les groupes de l'opposition politique et militaire au président syrien Bachar al-Assad, ont annoncé lundi avoir établi un bureau de liaison pour coordonner leur action. Le Conseil national syrien (CNS), qui rassemble les principaux courants de l'opposition, a expliqué avoir mis en place avec l'Armée syrienne libre (ASL), constituée de déserteurs, «un bureau de liaison et un téléphone rouge afin de suivre les développements sur le plan politique et sur le terrain». Après une première rencontre jeudi, les dirigeants du CNS et de l'ASL se sont à nouveau réunis dans la nuit de samedi à dimanche, selon un communiqué du CNS. D'autres réunions sont prévues avec des experts militaires pour «renforcer les capacités de l'ASL face aux forces du régime et pour protéger les régions que le régime veut prendre d'assaut ou pilonner», a ajouté le texte. La rencontre entre le CNS et l'ASL a également porté sur «la restructuration des unités de l'ASL et l'édification d'une structure moderne et souple (...) qui permettra de déployer rapidement des unités militaires et d'accueillir le nombre croissant d'officiers et soldats qui viennent quotidiennement se joindre à l'ASL», selon le communiqué. La Syrie est secouée depuis le 15 mars par une révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, qui a envoyé ses troupes, assistées par des milices, dans les villes rebelles pour tenter de faire taire la contestation, faisant au moins 5 000 morts selon une estimation de l'ONU début décembre. Face à cette répression, de nombreux soldats ont déserté et ont rejoint l'ASL, qui revendique 40 000 combattants. Ses opérations à travers contre l'armée régulière et les forces de sécurité ont déjà fait des dizaines de morts. La semaine dernière, un conseiller d'un général de l'armée syrienne déserteur et réfugié récemment en Turquie, a annoncé la création prochaine d'un «Conseil supérieur militaire» pour planifier les opérations contre le régime et organiser les défections.