Les propriétaires des fusils de chasse confisqués au début des années du terrorisme, en 1993 dans la wilaya de Bouira, sont revenus, hier, à la charge, en organisant un sit-in suivi d'une marche. Plus de 400 personnes, dans la plupart des paysans, venues des quatre coins de la wilaya, se sont donné rendez-vous au niveau de la place des Martyrs de la ville. Les protestataires ont improvisé par la suite une marche de la place publique, parcourant l'avenue Lalla Fatma N'soumer en direction du siège de la wilaya. Encadrés par le député Ali Brahimi, les propriétaires des fusils de chasse ne cessent de réclamer des hautes instances de l'Etat leurs biens. Les marcheurs ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : «Pas de passe-droit. Restituez les armes à tous les Algériens. 20 ans barakat, (20 ans ça suffit, ndlr)». Au niveau du siège de la wilaya, une prise de parole a été improvisée par le député Ali Brahimi. «Nous avons accompagné ce mouvement depuis le début, et nous avons entrepris toutes les démarches nécessaires auprès des autorités concernées, dont le ministère de l'Intérieur, de la Défense et de l'APN», a-t-il dit. L'élu a également communiqué le chiffre exact des fusils confisqués par l'Etat. Selon lui, 293 000 armes ont été remises par leurs propriétaires durant cette période. L'orateur est revenu également sur la dernière démarche entreprise par les députés, toutes tendances confondues, qui ont interpellé le gouvernement, lui demandant de restituer les fusils de chasse confisqués au nom de la lutte antiterroriste. La situation est jugée «scandaleuse» par le député qui précise que «ce problème pose un véritable cas d'atteinte au droit de propriété garanti par la Constitution». «Cela fait plus de 10 ans que le discours officiel de l'Etat a proclamé le retour de la paix et la victoire sur le terrorisme sans pour autant que les propriétaires des fusils confisqués n'aient repris possession de leurs biens», soulignaient les députés dans leur action. «Le wali de Djelfa s'est engagé à restituer les armes au niveau de cette wilaya, alors nous voulons aujourd'hui, que notre wali se prononce sur notre cas», tonne de son côté le représentant des propriétaires des fusils de chasse à Bouira. Les autorités de la wilaya refusent de recevoir la délégation Il est utile de souligner que la délégation dégagée par les manifestants n'a pas été reçue, ni par le wali de Bouira, Ali Bouguerra, ni encore par le P/APW, sous prétexte, affirme le député Ali Brahimi, qu'ils sont en réunion. Pis encore, notre interlocuteur a tenu à dénoncer ce qu'il a qualifié «d'une manœuvre politique de la part des responsables de cette wilaya». «Dès le départ, nous avons accepté de voir le P/APW, mais ce dernier, nous a renvoyé au premier vice-président de cette assemblée, qui est un élu du RCD et nous avons refusé», dira-t-il. Selon lui, l'affaire des fusils de chasse n'est pas dans les prérogatives d'un élu du FFS ou du RCD, «c'est indigne et c'est une provocation», dénonce-t-il. Les manifestants ont donné un ultimatum de 15 jours aux autorités locales pour répondre favorablement à leurs doléances. Dans le cas contraire, ils menacent de revenir en force dans la…rue.