La grève des vétérinaires de l'administration publique, entamée hier et devant se poursuivre jusqu'au 10 février 2006, a été « suivie par la quasi-totalité des praticiens », selon le secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires (SNVFAP), le docteur Kaddour Hachimi Karim. « Plus de 95,91% des vétérinaires du secteur public ont répondu à l'appel de notre syndicat. Malgré les intimidations de la tutelle, enregistrées notamment à l'intérieur du pays, la corporation est restée soudée », nous a ajouté le syndicaliste dans un entretien téléphonique. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, jugeant le débrayage « illégal », avait saisi la justice, la veille du mouvement. Dans une audience en référé, qui a eu lieu hier au tribunal de Sidi M'hamed, le juge a dû renvoyer l'affaire à lundi prochain. Le syndicat estime que la décision d'ajourner l'audience « signifie qu'il n'y a pas urgence dans le traitement du dossier ». « Cela renforce encore l'idée que la justice est impartiale. Notre grève, qui obéit à la réglementation, est donc maintenue jusqu'à son terme, le 10 février », soutient le SNVFAP. Outre les 48 inspections vétérinaires du pays, les stations de contrôle au niveau des frontières sont également à l'arrêt. Les services affectés au port d'Alger, où transitent des milliers de tonnes de denrées alimentaires et différentes espèces animales, ont assuré, toutefois, un service minimum. « Nous n'intervenons que lorsqu'il y a une nécessité impérieuse de contrôle, exemple un troupeau de bovins. Quant à la marchandise, aucune intervention n'est assurée par nos collègues du port, le produit étant stocké dans des containers réfrigérés », souligne le syndicat. L'inspection vétérinaire de l'aéroport Houari Boumediene a suivi, également, le mot d'ordre de grève ainsi qu'au niveau des abattoirs et des tueries pour ce qui est de la volaille. Le SNVFAP revendique, depuis presque une année, le versement de trois indemnités, et ce, en dépit d'un accord signé entre la Fonction publique, le ministère de l'Agriculture et celui des Finances. Pour le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, qui, récemment, a affirmé avoir signé les trois avant-projets de décrets, le problème posé par les vétérinaires ne relevait plus de la compétence de son département, mais de la Fonction publique.