Avec la maladie du chef de l'Etat, les institutions du pays se trouvent actuellement « paralysées ». Le constat vient du RCD qui a tenu, vendredi, la réunion ordinaire de son conseil national. « La paralysie des institutions s'accompagne, paradoxalement, d'une agitation clientéliste », est-il souligné, en outre, dans la résolution du conseil national, rendue publique hier. Pour ce parti, la maladie du président Bouteflika a révélé « les limites du système politique algérien » et attisé « les appétits d'une coalition dont le seul objectif est la préservation d'intérêts claniques ». Cette formation, présidée par Dr Saïd Sadi, a révélé « l'absence de vision politique (qui) s'aggrave par un niveau de corruption jamais atteint ». Ayant passé en revue la situation nationale, le conseil national du RCD, qui a décidé de tenir le congrès du parti le 1er novembre 2006, estime, par ailleurs, que « le système bancaire devient ouvertement l'instrument de la prédation ». Dans le même sillage, il a dénoncé l'attitude des partis de la coalition présidentielle qui ont « poussé le cynisme jusqu'à faire obstruction au principe de la déclaration de patrimoine ». Le parti de M. Sadi considère que « l'Algérie, une fois de plus, renie ses engagements internationaux, abîmant davantage son image dans le concert des nations ». Revenant sur le champ politique et l'activité partisane, le conseil national du RCD se félicite de l'échec de la stratégie d'étouffement des luttes de l'opposition démocratique. Il soutient que le combat des militants pour la démocratie se poursuit toujours. Dans la foulée, il considère que le RCD est sorti victorieux des dernières élections partielles, malgré la mise en place d'un « dispositif électoral de fraude méticuleusement préparée ». Abordant la situation sociale, le conseil national du RCD a vite brossé un tableau noir. « L'Etat, a-t-il observé, se désengage de ses missions élémentaires de protection des couches sociales les plus défavorisées. » Il a enregistré aussi avec désolation le redémarrage de l'inflation qui, selon les termes du communiqué, « grève le pouvoir d'achat déjà squelettique, exposant des pans entiers de la société, notamment les femmes et les jeunes, à la précarité, voire à la délinquance ». En préparation de son congrès, le RCD compte mener, pendant le semestre en cours, des actions d'échange avec des acteurs de la société civile. Actions qui se termineront avec l'organisation de l'université d'été du parti à la prochaine rentrée sociale. Au plan international, le conseil national du RCD trouve que le succès électoral du Hamas en Palestine et la crise du nucléaire iranien interpellent ce qu'il qualifie « les forces de progrès en Algérie ». Pour lui, ce sont « les égarements du mouvement de libération palestinien (qui) ont fait le lit du populisme islamiste ». Tout en soulignant le retour du radicalisme en Iran, le conseil national du RCD apprécie l'avancée démocratique enregistrée dans certains pays du tiers-monde, notamment au Liberia avec la montée d'une femme à la tête du pays. Au Chili aussi