L'intégration à la française a échoué, place à l'immigration choisie. Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de l'Intérieur présente les grandes lignes de son avant-projet de loi relatif à l'immigration et à l'intégration qu'il présentera jeudi en comité interministériel. Nicolas Sarkozy propose un éventail de mesures pour encadrer l'immigration. « Nous ne voulons plus d'une immigration subie, nous voulons une immigration choisie, voilà le principe fondateur de la nouvelle politique de l'immigration que je préconise. » Les étudiants seront notés comme à l'école. Le ministre préconise un système « d'immigration à points » qui donnerait la priorité à un étudiant ayant fait le choix d'une voie universitaire pour laquelle la France manque d'étudiants. Il souligne qu'il ne s'agit pas de prendre aux pays en voie de développement leurs « bacs +10 pour leur laisser les bacs -4 ». Il propose la création d'une « carte spéciale » qui serait délivrée aux étudiants « les meilleurs » en contrepartie de « l'obligation de retourner chez eux afin qu'ils rendent à leur pays une partie du bénéfice de leur formation ». Par ailleurs, une carte de séjour d'une durée de trois ans sera proposée aux migrants hautement qualifiés comme les scientifiques, informaticiens ou artistes. Quid des travailleurs non qualifiés ? « Quand il y a des secteurs économiques où les Français ne sont pas candidats, il n'y a que des avantages à faire venir des travailleurs étrangers. D'où notre idée que, chaque année, le gouvernement indiquera dans un rapport au Parlement les objectifs quantitatifs prévisionnels de visas et de titres de séjour pour les trois années à venir en fonction des capacités d'accueil de la France en matière d'emploi, de logement, d'éducation nationale. » Le ministre se défend de remettre en cause le regroupement familial mais entend « l'encadrer ». Concernant les sans-papiers, il confirme sa volonté de supprimer la régularisation « automatique » qui était prévue par la loi pour tout clandestin pouvant prouver sa présence depuis 10 ans en France. Avec un nouveau tour de vis. « Le mariage d'une personne étrangère en situation illégale avec un(e) Français(e) n'impliquera plus de façon automatique la reconnaissance du droit au séjour : la personne devra attendre trois ans de vie commune et démontrer qu'elle a respecté le contrat d'accueil et d'intégration », explique Nicolas Sarkozy. Il plaide pour un contrat d'accueil et d'intégration « obligatoire », assorti d'engagements pour tout étranger désireux de s'installer « durablement » en France. Il insiste notamment sur l'apprentissage de la langue française et l'égalité entre hommes et femmes. « Les préfets et les maires auront la charge de vérifier si le contrat d'accueil et d'intégration a été respecté avant de délivrer une carte de résident de 10 ans. » Le ministre ne précise pas comment se fera cette sélection.