Au pays de «liberté, égalité et fraternité», le dossier de l'immigration est traité avec fermeté et pragmatisme saupoudrés d'un geste d'humanisme. Immigration. Acte II. Pas de régularisations massives. Au cas par cas. Reconduite aux frontières. 25.000 en 2007. Catégorique, le ministre de l'Immigration l'a réaffirmé. Au pays de «liberté, égalité et fraternité», le dossier de l'immigration est traité avec fermeté et pragmatisme saupoudrés d'un geste d'humanisme. Le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux a apparemment, mis un masque subaquatique avant de plonger dans les douteux dossiers inventés par le nouveau président français, Nicolas Sarkozy: l'immigration et l'identité nationale. Etat-Nation. Fidèle à sa première conception, Nicolas Sarkozy passe à l'étape supérieure. Continuité. En juin 2006, le Sénat français a approuvé un projet de loi sur l'immigration et l'intégration durcissant les critères concernant les migrants économiques. Ce projet de loi avait été présenté par M.Sarkozy alors qu'il était ministre de l'Intérieur. La loi en question prévoit toute une série de nouvelles exigences auxquelles les immigrés doivent se conformer, y compris la conclusion avec l'Etat d'un contrat d'accueil et d'intégration, ainsi que la maîtrise obligatoire du français. Xénophobie. Une immigration «choisie» et «maîtrisée» a toujours été le cheval de bataille de Nicolas Sarkozy. Hier encore, Brice Hortefeux a remis le pied à l'étrier. Il a assuré qu'il ferait preuve de «fermeté» sur l'immigration clandestine mais aussi de «pragmatisme» face aux besoins de main-d'oeuvre immigrée. Le ministre a réaffirmé qu'il n'y aurait pas de «vagues» de régularisation mais un traitement au «cas par cas». «Il faut mettre de côté les régularisations massives, ça ne marche pas», a-t-il estimé. D'ailleurs, il prévoit de reconduire aux frontières 25.000 «sans-papiers» avant la fin de l'année. Selon lui, entre 200.000 et 400.000 personnes vivent en situation de clandestinité, actuellement, en France. Pour étayer ses propos, il fait référence aux femmes «battues». Suivez mon regard. «Ça veut dire qu'on ne doit pas demeurer sourd et insensible à des situations particulières, je pense notamment à la situation des femmes battues», a-t-il ajouté. «Ma démarche est dénuée de tout dogmatisme, de tout apriori, ce sera fait avec beaucoup de pragmatisme», a souligné Brice Hortefeux. Et de soutenir qu'une immigration «choisie» est dictée par les «seuls besoins économiques de la France» au risque de pénaliser le développement des pays d'origine en aggravant la fuite des cerveaux. (sic). Séparer le bon grain de l'ivraie. Ainsi, Brice Hortefeux se dit favorable seulement à une immigration qui permettra à la France d'aller de l'avant. Qui a dit que l'égoïsme n'est pas une vertu? Sur sa lancée, il soutiendra vouloir, par le biais d'une immigration «choisie», remédier d'abord aux besoins de main-d'oeuvre dans certains secteurs de l'économie française. Une demande estimée par la Confédération générale des PME à 250.000 postes d'emploi, notamment dans le bâtiment, l'hôtellerie et la restauration. A cet égard, le ministre déplore que sur 187.000 titres de séjour délivrés sur une année, 92.000 le sont pour «motifs familiaux», contre 11.000 environs au bénéfice d'émigrés «qui viennent exercer une activité professionnelle». «Non à l'immigration jetable» ont répondu plusieurs associations pour dénoncer le fait que l'immigration choisie est un «pillage des élites des pays en développement». Pour ces associations, la nouvelle loi sur l'immigration, «prétendant intégrer les immigrés, les déstabilise en pratique, en organisant la précarité, en légitimant la suspicion, en renforçant le durcissement de leurs conditions de régularisation et de leur statut de résidants». Le collectif a souligné que «l'immigration doit être gérée avec les pays de départ et doit être, pour eux aussi, profitable». Sur ce point, «le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale porte atteinte aux valeurs de la République» a estimé, pour sa part, le Mouvement de lutte contre le racisme Mrap, qui le qualifie de «ministère de la honte».