Pour la plupart des habitants de la cité Benchergui, immense quartier bordant la RN27 aux allures de favela, le transport constitue un véritable casse-tête. Le déplacement vers la commune de Hamma Bouziane ou Constantine est vécu comme un calvaire en raison du manque criard de moyens de transport individuels ou collectifs. La contrainte est surtout ressentie par ceux qui travaillent à Constantine. Les déplacements en bus, déplorent les habitants de Benchergui, sont le plus souvent sanctionnés par des retards énormes à cause des encombrements à El Menia. De surcroît les arrêts de bus qui prennent un quart d'heure en moyenne ajoutent au retard des fonctionnaires. Quant aux taxis service leur nombre ne suffit pas. Face à la lenteur des rotations de bus les travailleurs se retrouvent souvent obligés de se rabattre sur les «fraudeurs» qui assurent la navette vers Constantine mais à des tarifs impossibles à discuter. Les habitants de Benchergui évoquent également l'absence de transport pour leurs enfants scolarisés, notamment les lycéens, lesquels sont contraints de traverser chaque jour la RN27, tronçon désigné comme étant celui de la mort pour rejoindre leurs établissements.