Les coupures persistent dans les régions du centre et de l'est du pays. Les reliefs et l'épaisseur de la neige, atteignant à certains endroits près de 3 m, empêchent l'intervention des équipes de Sonelgaz. L e groupe Sonelgaz reconnaît son incapacité de répondre aux sollicitations de ses clients paralysés par la neige. Les coupures d'électricité enregistrées depuis vendredi avec le début de la vague de froid qui frappe le nord du pays gâtent la situation des foyers qui doivent faire face à la rigueur du climat sans les commodités de base. Coupées du reste du monde, plus de 33 600 familles attendent, dans le noir, un dénouement heureux et sans trop de dommages. Sonelgaz arrivera-t-elle à rétablir l'électricité dans ces foyers et diminuer de leur souffrance ? Pas si sûr, à s'en fier à la progression actuelle des équipes réquisitionnées pour cette opération. «Nos agents avancent à… pied» Toutes les équipes du groupe, même celles des sociétés sous-traitantes, et de toutes les filiales sont déployées pour répondre aux besoins exprimés, après les premières coupures signalées, assurent les responsables de Sonelgaz. Les reliefs et l'épaisseur de la neige, atteignant à certains endroits près de 3 m, empêchent l'intervention des équipes de Sonelgaz. «Nos agents avancent à pied», souligne Mme Aït Mekidèche, directrice des relations avec les médias, qui parle des difficultés climatiques comme premier obstacle rencontré par les agents de la société pour avancer vers les localités privées de courant électrique. «Ce n'est pas de la rigolade», dit-elle. «Dans certaines régions, nos équipes ne donnent plus de leurs nouvelles. Il n'y a aucun moyen de communication avec elles. Nous attendons qu'elles rentrent pour rendre compte de leurs interventions», a-t-elle indiqué hier lors d'un entretien téléphonique. Selon la même source, les coupures persistent dans les régions du centre et de l'est du pays. 1600 foyers sont toujours sans électricité dans la wilaya de Jijel, 4000 à Sétif, 13 000 à Tizi Ouzou, 1000 à Médéa et 4000 à Bouira, entre autres régions citées par la même responsable. 114 000 familles étaient privées de courant électrique au début des intempéries dans la seule wilaya de Tizi Ouzou. Hier, ils étaient 13 000 à être toujours dans l'attente des résultats de l'intervention de Sonelgaz. «L'intervention est difficile, voire impossible, en l'absence d'accès au niveau des régions à hauts reliefs. Nous avançons avec l'aide des autorités locales qui activent à débloquer les passages dans les zones montagneuses», assure-t-elle. Des hélicoptères, mais Pour d'autres projets ! Sonelgaz n'est-elle pas dotée de moyens d'intervention en cas de conditions climatiques particulières ? Tout porte à le croire. Les explications fournies par les responsables locaux de cet opérateur imputent les raisons de ces coupures récurrentes aux «conditions climatiques particulières». M. Djouadi, responsable de la communication au niveau de la direction de distribution de Tizi Ouzou, indique que les dégâts subis sont dus aux conditions climatiques «exceptionnelles». «Les coupures sont provoquées essentiellement par le poids des conducteurs aggravé par les quantités de neige tombées.» Les distances séparant les lieux des pannes a rendu impossible l'intervention des agents réquisitionnés dans le cadre des préparatifs faits par la cellule de crise installée juste après la diffusion du BMS. Même son de cloche du côté de la société de distribution de Blida. Si l'intervention des équipes au niveau des centres urbains s'est faite juste après leur signalement, selon le directeur de la société de distribution, Boulares Dridi, «l'intervention est quasi impossible au niveau des hauteurs de Chréa et des zones enclavées de la région. Des habitants des quartiers Rmel, Mimèche, Sidi El Kebir et Derdara sont toujours sans électricité».D'autres responsables locaux évoquent l'absence de moyens «spécifiques» d'intervention. «La filiale de distribution du groupe Sonelgaz a également la charge d'intervenir pour la réparation des pannes. Les sociétés de distribution qui sont d'abord à vocation commerciale s'occupent également de l'intervention pour la réparation des pannes», expliquent-ils. «Ces sociétés n'ont pas les mêmes moyens que ceux détenus par d'autres filiales destinées au transport et à l'investissement qui disposent d'un matériel sophistiqué allant des gros camions transporteurs aux hélicoptères», explique la même source. «Les sociétés de distribution n'ont pas prévu l'acquisition d'équipement utilisable seulement quelques jours durant toute l'année. Les responsables concernés auraient dû prévoir ces moyens spécifiques pour les zones au relief inaccessible», indiquent nos interlocuteurs.