Le centre hospitalo-universitaire d'Oran semble, encore une fois, traversé par un « bras de fer » entre l'administration et le corps médical. En effet, le directeur général, le Pr Attar vient de « suspendre, à titre conservatoire » le professeur Djebli de ses fonctions de chef de service des urgences médicales. Pour elle, « cette décision est, non seulement un abus d'autorité, mais arbitraire. » Elle nous confiera qu'elle a été « nommée en 2000 par un arrêté interministériel signé conjointement par le ministre de la Santé et celui de l'Enseignement Supérieur. Seules ces deux tutelles peuvent mettre fin à cette chefferie de service. » Et d'ajouter : « Le DG veut m'extraire de l'activité d'anesthésie réanimation alors que je suis anesthésiste réanimateur de formation. » Contacté, le Pr Attar, directeur général du CHUO, nous confiera : « Depuis juin 2005, j'ai entamé des pourparlers et j'ai tenté d'user de tous les moyens disponibles (courtoisie, amitié, etc.) sans succès. » Pour ce qui est de ses prérogatives légales à établir une décision de suspension, même à titre conservatoire, notre interlocuteur nous dira : « Le professeur Djebli est chef de service des urgences médicales mais, elle s'occupe exclusivement de l'activité urgences anesthésie réanimation qui n'existe pas sur l'organigramme du CHUO. Elle établit des listes de gardes -officieuses- des anesthésistes réanimateurs sans l'accord de la DG, en parallèle à celles -officielles- établies par l'administration ? Ceci dit, je me réjouis qu'à ce jour, il n'y ait pas de problèmes où la responsabilité d'un anesthésiste réanimateur est engagée. » En tout état de cause, ajoutera notre interlocuteur : « C'est une décision à titre conservatoire et une enquête sera diligentée par la tutelle pour définir les responsabilités de chacun. » Il reste à espérer que cet énième « bras de fer » entre l'administration et certains chefs de services, pas tous d'ailleurs, il faut le reconnaître, ne se répercute pas négativement sur le prise en charge des malades car, là aussi, le service des urgences médicales reste la première structure, si ce n'est la principale, à faire face à la demande de soins sans cesse croissante.