Le phénomène de la fermeture des écoles primaires, à cause du manque ou de l'absence d'élèves, n'est pas près de s'estomper dans la wilaya de Béjaïa. En effet, bon nombre d'écoles, qui par le passé grouillaient de monde, ont mis la clé sous le paillasson parce qu'il n'y a plus d'élèves. Ce phénomène touche exclusivement les zones rurales, montagneuses et isolées. Les cas sont légion. L'on citera les écoles sises dans les villages Tazla, Illougane (Ighil Ali), Nesra, Ighbane (Ouzellaguen) et bien d'autres localités, où il n'y a pas la moindre trace d'élèves, apprend-on auprès de l'inspection de l'éducation d'Akbou. Des écoles menacent actuellement de fermer, d'autres tournent avec des effectifs réduits, comme les écoles des villages Mouka, Tabouânant (Ighil Ali), où à Tizi Aidel, Tassira, Bicher ou Boukerdous, dans la commune de Tamokra, pour ne citer que ces localités. Ces écoles ne sont pas à l'abri d'une fermeture si les causes ne sont pas enrayées. Pour le cas de ces écoles qui ont des effectifs réduits, nos interlocuteurs au niveau de l'inspection de l'éducation d'Akbou évoquent le calvaire des enseignants qui doivent faire toute une gymnastique afin de dispenser des cours pour des élèves des différentes années scolaires réunis dans une même classe ! C'est-à-dire des élèves de première jusqu'à la cinquième année primaire qui suivent les cours dans une même classe, donnés par un seul enseignant. Une tâche ardue lorsque l'on sait que l'enseignant doit répartir les horaires de travail sur les élèves. Ce phénomène des écoles qui ferment ou qui sont menacées de l'être prend racine dans l'exode rural qui touche de plein fouet les villages, les hameaux isolés ou situés en zones montagneuses. Les conditions de vie difficiles poussent beaucoup de ménages à se déplacer vers les agglomérations, là où la vie est moins ardue. Et a juste titre, cet exode est dicté surtout par le désir des ménages, issus du milieu rural, de scolariser leurs enfants dans de bonnes conditions, loin des tracasseries quotidiennes (manque de transport, éloignement des écoles...). Autre motif et pas des moindres, la dénatalité qui touche les ménages en milieu rural notamment, et qui a influé sur l'effectif des élèves, qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Résultat des courses, les écoles situées en milieu urbain se retrouvent surpeuplées à cause de l'arrivée de contingents d'élèves issus de villages déshérités et isolés. Les pouvoirs publics se voient contraints de construire d'autres écoles afin de désengorger celles existantes pour paradoxalement en fermer d'autres situées dans les zones rurales.