Le phénomène des SDF ne cesse de prendre de l'ampleur dans la capitale. Cette population de sans-abri est estimée à 17 000, selon les statistiques établies par le ministère de la Solidarité. Que ce soit sous les arcades, les halls d'immeubles ou autres tunnels, cette catégorie de cloche, si l'on ose l'appeler ainsi, y trouve son refuge. Célibataires, femmes, hommes, filles mères, gosses composent cette frange sociétale peu ou prou marginalisée. Certains érigent leur gîte de fortune avec du carton comme matériau pour se prémunir du froid hivernal, d'autres élisent leurs quartiers près des grilles desquelles un semblant de chaleur s'échappe du fournil du boulanger... Il n'est pas rare d'assister parfois à des querelles violentes accompagnées de menaces et de coups entre les SDF à cause d'un litige lié à un pan de territoire. Le hic est que bon nombre de ces personnes refusent de quitter la condition alarmante dans laquelle elles vivent. Elles préfèrent la précarité qu'être assistées par la main du bon samaritain. Elles n'ont que faire de l'aumône et de l'hospitalité qu'offrent les hospices où les conditions sont plutôt décentes mais réglementées. Emmenées dans ces établissements, elles ne se font pas prier pour prendre la tangente et retourner à leur besogne. Celle-là même qui consiste à tendre la sébile et quémander la thune dans la rue, donnant l'occasion au regard généreux du cave de s'apitoyer sur leur sort. De délier sa bourse. Il paraît que le procédé machiavélique de certains d'entre eux rapporte gros. Aussi gros que la ruse dont ils usent.