Cela fait plus de dix ans que les citoyens réclament leurs fusils. Depuis, le dossier n'a connu aucune avancée. Le dossier des fusils de chasse est loin d'être clos. Dans la matinée d'hier, plus d'une centaine de personnes ont battu le pavé, dans la ville de Bouira, pour réclamer pour la énième fois la restitution de leurs fusils confisqués durant les années du terrorisme. Comme chaque dimanche, les propriétaires des fusils de chasse confisqués se sont donné rendez-vous sur la place publique de l'ancien centre-ville.Ordre du jour : une marche jusqu'au siège de la wilaya et un sit-in de protestation. Les protestataires ont quitté les lieux aux environs de midi. En effet, des dizaines de personnes, de plus de 60 ans pour la quasi-totalité, ont fermé l'entrée principale de la wilaya pendant plus de deux heures. «Cela fait plusieurs fois que nous venons ici et le wali n'a pas voulu nous recevoir. Ils nous disent à chaque fois qu'il est en réunion. Notre action est pacifique et nous ne demandons que ce qui nous revient de droit», fulmine le porte-parole des propriétaires. La tension des protestataires ne fait que monter. Le refus des autorités de recevoir les représentants des propriétaires des fusils de chasse et les requêtes qu'ils ont envoyées depuis de longues années, qui sont à ce jour sans réponse, ne fait qu'alimenter leur colère et leur mécontentement. Des protestataires ont affirmé que dans plusieurs wilayas, les fusils auraient été restitués. Ces derniers dénoncent le deux poids, deux mesures des autorités concernant ce dossier. «Comment se fait-il que les pouvoirs publics, d'un côté, refusent de nous restituer nos fusils qui sont notre propre bien et, de l'autre, accordent des autorisations de port d'arme à toute personne voulant acheter un fusil ?», s'indignent-ils. Un autre protestataire a affirmé qu'il a été autorisé, en 2002, à acheter un fusil de chasse qu'il a fait venir de France, mais depuis cette date, son bien est saisi au niveau de la douane. Les propriétaires de fusils se demandent également si l'information qui circule depuis quelque temps sur près de 3000 fusils qui seraient arrivés à Bouira est vraie. Faut-il rappeler que ces citoyens réclament leurs fusils depuis plus de dix ans. Depuis, le dossier n'a connu aucune avancée.