Le responsable du comité national des droits des chômeurs (CNDDC) à Laghouat, Hadj Nacer Aïssa vient d'être condamné à une année de prison ferme par le tribunal de cette ville pour «attroupement sur la voie publique». La même peine, prononcée par défaut, a été infligée à Bouamer Mohamed, vice président du bureau local de la CNDDC à Laghouat. Hadj Nacer et Bouamer Mohamed ont été destinataires lundi 20 février, par huissier de justice, d'un jugement rendu le18 janvier 2012 par le tribunal de Laghouat les condamnant pour «attroupement sur la voie publique», après leur participation au mouvement de protestation pacifique menée par la population locale au mois de janvier 2012. Ils ont été condamnés suite à une plainte déposée par les services de la wilaya de Laghouat. Joint au téléphone, Hadj Nacer, tout en récusant l'accusation portée contre lui en rappelant que «les rassemblements dans les espaces publics est un droit constitutionnel», qualifié sa condamnation de décision d'«arbitraire». «Je suis indigné, je n'ai même pas été présent lors du jugement. Je sens qu'on veut me menacer et entraver ainsi mon action», dira t il encore. Les deux représentants de la CNDDC considèrent que cette condamnation vise à sanctionner leurs activités de défense des droits des chômeurs dans cette wilaya du sud du pays. Hadj Nacer Aissa a commencé ses activités militantes pour les droits des chômeurs depuis janvier 2011. Il révèle que «les pressions se sont accentuées» sur lui au lendemain des manifestations organisées à Laghouat en janvier 2012. Le 14 mars prochain, Hadj Nacer Aïssa comparaîtra devant la justice. Il compte entre temps saisir le commissariat aux droits de l'homme de l'ONU à Alger. «J'ai déjà saisi le bureau régional de la ligue algérienne des droits de l'homme (LDDH) à Laghouat», nous confiera notre interlocuteur.
Laghouat (400 km au sud d'Alger) a, pour rappel, vécu durant plusieurs semaines au rythme d'un mouvement de protestation lancé par la population locale. Le mardi 10 janvier, la protesta tourne à l'affrontement. Des dizaines de citoyens sont interpellés par les forces de l'ordre devant le siège de la wilaya où des rassemblements avaient lieu pour protester contre la distribution de logements sociaux contestée par une partie de la population. . .