La LDH a organisé, le 11 février 2012, à Nice, un colloque sur le thème «Algérie 1962, pourquoi une fin de guerre si tragique ?» Le maire de Nice, Christian Estrosi, a désapprouvé cette démarche «qui ne s'inscrit en aucune manière dans le cadre ou l'esprit de la commémoration du cinquantenaire à Nice. En effet, j'ai souhaité que cette année du cinquantenaire du rapatriement d'Algérie à Nice soit dédiée à nos compatriotes rapatriés de toutes confessions. Le programme mis en place par la Ville de Nice a été élaboré en commun, puis validé par les associations de rapatriés et de harkis et placé sous le haut patronage de la Présidence de la République. Ainsi, je demande à la Ligue des droits de l'homme de Nice et de Toulon de veiller à se montrer respectueuse des rapatriés et harkis et à surseoir, dans un esprit de sagesse et d'apaisement, à la tenue de ce colloque, auquel je ne peux toutefois pas m'opposer juridiquement», écrit le maire de Nice dans un communiqué de presse, le 9 février. La réponse n'a pas tardé. Le président de la Ligue des droits de l'homme, Pierre Tartakowsky, a adressé par fax la lettre suivante au maire de Nice et une lettre analogue au ministre de l'Intérieur, dans laquelle il écrit notamment : «Non seulement vous semblez donner à l'histoire le sens d'une vérité unique, mais en plus, en son nom, vous demandez l'annulation du colloque pour respecter une prétendue mémoire des rapatriés et des harkis dont vous vous sentez l'unique dépositaire». «La LDH, en parfait accord avec la conception qu'elle a de la démocratie, est attachée à l'expression de l'histoire dans sa complexité et ses contradictions. Elle ne fait donc pas de la guerre d'Algérie l'occasion d'une manœuvre électoraliste et clientéliste. Elle est partie prenante du colloque organisé à Nice, comme elle participera en mars prochain à celui d'Evian, qui analysera dans une perspective historique les accords qui ont mis fin à la guerre d'Algérie».