Les travailleurs du groupe KOU-GC (corps gras d'Oran), résultant de la cession de l'entreprise nationale des corps gras, observent depuis avant-hier un rassemblement au niveau de la Maison du peuple, à Alger. Un travailleur a entamé une grève de la faim. Les protestataires dénoncent la situation «précaire» dans laquelle évolue l'entreprise et réclament un nouveau plan de redressement. Les représentants syndicaux de ces travailleurs tirent la sonnette d'alarme quant aux «difficultés de survie causées par la situation du groupe». Les travailleurs, qui se disent déterminés à rester au siège de l'UGTA jusqu'à se faire écouter par les responsables, réclament le paiement «immédiat» de six mois d'arriérés de salaire. A souligner que l'Etat est détenteur de 20% du capital de cette entreprise. Le ministère de l'Industrie et la direction de la SGP Tragral ont été saisis par les travailleurs en vue d'un dénouement, «en vain», explique Kamel Mechta, membre du bureau du syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA. L'intervention du secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi Saïd, auprès du ministère de l'Industrie, «n'a été d'aucun apport pour les travailleurs». Pourtant, affirment les représentants des travailleurs, «un accord de principe a été donné par le ministère de l'Industrie pour la prise en charge du paiement des salaires, d'après les assurances fournies par M. Sidi Saïd qui a lui-même transmis nos doléances». M. Mechta, ajoute qu'«aucune nouvelle de cet engagement n'a été enregistrée et les 160 travailleurs sont aujourd'hui sceptiques quant à une éventuelle évolution positive du dossier». Le syndicat d'entreprise fustige la direction du groupe KOU-CG : «Pendant les six années ayant suivi l'opération de partenariat qui a concerné deux unités de production, la situation n'a cessé d'empirer.» Les travailleurs accusent leur employeur de «ne pas avoir respecté les clauses de la reprise du groupe après sa cession. La direction du groupe, qui détient 80% du capital, s'est engagée en 2005 à la mise œuvre, dans les trois ans suivant la signature du partenariat, d'un programme d'investissement, au maintien d'effectif et à la mise en place d'un programme de formation. Aucun de ces engagements n'a été honoré. Au contraire, le groupe a abandonné le créneau du raffinage et du conditionnement des huiles, alors qu'il en a le potentiel», peut-on lire dans un communiqué diffusé par les travailleurs protestataires. «C'est une destruction massive du complexe qui était le fleuron de l'industrie agroalimentaire», accusent-ils également. La plateforme de revendications brandie par les grévistes concerne, en plus du paiement des salaires, «la sauvegarde de l'outil de production et le redémarrage de l'activité dans un réel partenariat avec un vrai interlocuteur». Les travailleurs exigent aussi la restitution du fonds des œuvres sociales réquisitionné depuis 2006, selon le même communiqué, et la valorisation des salaires en tenant compte des augmentations décidées lors des deux dernières tripartites. Le syndicat réclame aussi l'application du protocole d'accord de 2007 régissant le départ volontaire.