Leurs revendications portent sur la reconnaissance des droits des rappelés, mobilisés dans la lutte antiterroriste. Les rappelés du service national durant les années 1995 à 1999 dénoncent le silence des autorités concernées quant à la prise en charge du dossier de leur indemnisation et autres avantages «oubliés». Ils viennent de rendre publique une plateforme de revendications, exprimant les attentes des rappelés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. «Nous sommes marginalisés et aucune partie n'a pensé à nous rendre justice», pense Akli Cheli, délégué du collectif des anciens militaires. Leurs revendications portent sur la reconnaissance des droits des rappelés, mobilisés dans la lutte antiterroriste. Les différentes actions de protestation menées par ces anciens militaires n'ont eu aucun écho des pouvoirs publics. «Le ministère de la Défense nationale n'a pas répondu à nos appels», précise le même délégué. Les rappelés se penchent également sur un des aspects «occultés» de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Cette charte, initiée et défendue par le président de la République, n'a prévu aucune clause concernant le sort des effectifs mobilisés durant la décennie noire pour combattre les groupes armés. «La lutte contre le terrorisme n'aurait certainement pas eu le même résultat sans l'engagement de tout le monde», rappellent les délégués du collectif. C'est surtout autour de la reconnaissance des droits des victimes décédées ou blessées, dans le même contexte, que ce collectif se mobilise. «Certains de nos camarades portent des séquelles de cette lutte à vie. Des traumatismes que personne ne pourra effacer. Une reconnaissance de ces sacrifices ne fera qu'encourager et remonter le moral de ces victimes, d'autant plus que des terroristes ont été graciés et réhabilités», dénoncent les délégués. La création d'une organisation nationale des rappelés est également souhaitée. «Cette organisation aura pour objectif de défendre et de veiller sur les droits de cette catégorie de militaires laissés-pour-compte aujourd'hui», explique notre interlocuteur. La reconnaissance des droits de ces anciens militaires ne peut s'effectuer sans la réintégration de ceux qui ont perdu leur poste de travail après avoir été rappelés. «Nous réclamons la réhabilitation de ceux qui ont perdu leur travail pour rejoindre les rangs de l'ANP. Nous estimons qu'il est impératif de considérer ces effectifs comme étant prioritaires dans les recrutements s'ils remplissent les critères exigés pour la fonction», peut-on lire dans le document portant la plateforme de revendications. Selon le collectif, 116 000 rappelés du service national attendent une réponse à leurs préoccupations. Plusieurs actions ont été menées par ce collectif pour faire connaître ses doléances. La dernière remonte au 20 février. «A ce jour, aucune réponse ne nous est parvenue. Nous comptons saisir le président de la République lui-même pour nous rendre justice», soutient le délégué de ce collectif.