Les anciens rappelés du service national ont investi la semaine dernière la rue à Tizi Ouzou, scandant haut et fort leurs revendications sociales, notamment la reconnaissance de leurs droits de rappelés en qualité de combattants du terrorisme. à travers leur action, les rappelés du service national réclament également des indemnités pour cette période passée sous les feux des balles terroristes dans un moment de crise où le pays avait besoin de cette jeune force patriotique. “Des repentis sont indemnisés et félicités alors que nous, les rappelés, qui ont loyalement répondu à l'appel de la patrie se retrouvent oubliés et marginalisés. Cela fait 17 ans que je suis au chômage, je me sens lésé dans mes droits les plus légitimes”, nous dira un manifestant. Pour rappel, c'est pour la énième fois que ces anciens militaires, appelés administrativement, “les Mob” (les mobilisés) investissent la rue à Tizi Ouzou. Ils ont emprunté la rue Houari-Boumediene vers le siège de la wilaya, tout en reprenant en chœur des textes patriotiques et l'hymne national. “Nous sommes ici pour revendiquer nos droits et demander au premier magistrat de notre wilaya de transmettre nos doléances à qui de droit et aussi de nous autoriser à organier une réunion, ici à Tizi Ouzou, dans le but d'élargir notre mouvement et de créer une cellule nationale d'anciens rappelés. Faute de quoi, nous allons procéder autrement, entre autres, lancer un appel au boycott des prochaines élections”, renchérit un autre manifestant. Dans leur courrier adressé au président de la République, ces rappelés interpellent le premier magistrat du pays afin de prendre en charge leurs doléances, comme c'était le cas pour les gendarmes, les gardes communaux et autres corps de sécurités qui ont répondu à l'appel de la patrie durant la période allant de 1995 à 1999. “Après avoir accompli notre devoir, on se retrouvent marginalisés, alors qu'on s'attendait à une prise en charge morale et médicale pour les séquelles laissés par cette période noir”, dénoncent-ils.Parmi les quatorze points soulevés par ces mobilisés, ils exigent une indemnité financière, l'intégration des rappelés en situation de chômage, la priorité dans le logement, le droit de se soigner dans des hôpitaux militaires, une assurance sociale, le droit à des prêts bancaires sans intérêt, une retraite pour leurs camarades ayant atteint les 45 ans, la création d'un organisme national de la défense des droits des rappelés. Par ailleurs, il est à signaler que ces rappelés du service national ont tenté de marcher en octobre dernier à Alger mais ils furent réprimés et dispersés par les forces de l'ordre. À Tizi Ouzou, cette marche laissait paraître leur détermination à aller jusqu'au bout de leur action et jusqu'à la satisfaction de leur revendications qu'ils estiment légitimes. “Nous sommes bien organisés, puisque nous avons réussi à rassembler des délégués des 67 daïras de la wilaya de Tizi Ouzou qui compte 17 000 rappelés. Nous œuvrons dans un cadre structuré de manière à faire aboutir nos revendications d'une manière légale. Nous ne sommes pas ici pour semer la zizanie et pour preuve, nous n'avons pas voulu organiser une autre marche dans la capitale afin d'éviter tout débordement, toutefois nos responsables doivent nous écouter et prendre en charge nos doléances”, renchérit un autre délégué que nous avons rencontré devant le siège de la wilaya, où un sit-in a été organisé. En l'absence du wali de Tizi Ouzou, ce dernier, par le biais de son médiateur a convié les délégués des rappelés à une réunion. K.T.