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La légitimité doit revenir au peuple
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L'ancien prix Nobel et ex-secrétaire d'Etat juif, Henry Kissinger, révèle dans une interview privée et dans un aveu remarquable, à New York, repris par Mohieddine Ben Jemaâ, ce qui se passe en ce moment dans le monde et particulièrement au Moyen-Orient.
Le vétéran de la politique, qui aura 89 ans en mai, est trop en avance avec son analyse de la situation actuelle dans le forum mondial de la géopolitique et de l'économie.
«Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nouriture et vous contrôlez le peuple, contrôlez la monnaie et vous contrôlerez le monde», avoue-t-il. Mais aussi : «Les Etats-Unis et Israël appâtent la Chine et la Russie, et le dernier clou dans le cercueil sera l'Iran, qui est, bien sûr, la principale cible d'Israël. Nous avons permis à la Chine d'accroître sa force militaire et à la Russie de se remettre de la soviétisation, pour leur donner un faux sentiment de bravade, cela va créer une mort conjointe plus rapide pour eux. Nous sommes comme le tireur d'élite provoquant le noob à ramasser le pistolet, et quand ils essaient, c'est bang bang. La guerre à venir sera si grave qu'une seule superpuissance pourra gagner, et ce sera nous autres juifs. C'est pourquoi les Européens ont une telle hâte de former un super Etat : ils savent ce qui vient, et pour survivre, l'Europe devra être un Etat cohésif entier. Leur urgence me prouve qu'ils savent très bien que la grande épreuve de force est à nos portes. Ô combien j'ai rêvé de ce moment délicieux !»
Et il termine avec : «... sur les cendres, nous construirons une société juive nouvelle, elle restera seulement une superpuissance, et seule, elle sera le gouvernement mondial qui gagne. N'oubliez pas, les Etats-Unis et Israël ont les meilleures armes, nous avons des choses qu'aucune autre nation n'a et nous introduirons ces armes quand le moment sera venu». La situation actuelle au Moyen-Orient avec ses desseins géostratégiques ressemble aux poupées russes : les Israéliens, par le biais du lobby juif américain, donnent ordre à l'Administration américaine qui sous-traite chez ses protégés saoudiens wahhabites et émiratis en mettant en mire l'insignifiante chose qui s'appelle le Qatar, à la taille minuscule et «nanoscopique», comme l'a décrit Vitali Tchourkine, ambassadeur russe à l'ONU, répliquant au Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, comme exécutant pour mieux ridiculiser le monde arabe et ses peuples.
Voilà la vérité des «printemps arabes» qui seront finalisés non pas par un «hiver islamiste», puisque ce n'est qu'une étape intermédiaire, mais par un «déluge israélien», qui sonnera le glas du monde arabe et de ses aspirations légitimes pour une vie meilleure et décente. L'Europe et les USA, grands clients de l'Algérie et fournisseurs presque exclusifs attitrés de l'Etat algérien, insistent, menaçants, auprès des décideurs algériens pour la réouverture immédiate et sans conditions des frontières algériennes avec le Maroc, grand ami d'Israël et de l'Occident.
La visite de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Rodham Clinton, dans les pays du Maghreb est inscrite uniquement pour régler ce problème avec les décideurs algériens. Les Américains ont un atout irrévocable : nos dépôts en bons du Trésor américain qui excèdent les 100 milliards de dollars US. Ils peuvent les bloquer à tout moment pour faire pression, s'il y a lieu. On l'a vu avec El Gueddafi, mais aussi avec l'Iran aujourd'hui. Sans risque de perdre un pari, je peux confirmer que cette frontière terrestre sera ouverte avant la fin de l'année 2012. Le grand perdant, bien sûr, sera l'Algérie.
L'Occident, avec des menaces à peine voilées, demande à l'Algérie d'aider économiquement et de partager ses revenus financiers, engrangés par la vente des hydrocarbures (ressources non renouvelables), avec ses voisins et «amis» maghrébins en crise économique conjoncturelle, surtout avec le Maroc, pour qu'il puisse résoudre ses problèmes économiques et de chômage au détriment de l'économie algérienne. En un mot, il n'est pas dans l'intérêt de l'Algérie et de son peuple d'une réouverture immédiate des frontières terrestres avec le Maroc. Ni dans 10 années. Il faut d'abord aplanir tous les problèmes cumulés depuis 1962 entre les 2 pays. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais c'est la seule voie possible qui préservera les intérêts suprêmes de l'Algérie. Le citoyen algérien, seul vrai et légitime propriétaire de ses ressources, sera le grand perdant collatéral.
Les décideurs ne demanderont jamais son avis ou son autorisation. J'espère seulement que ce bon, mais naïf, peuple algérien n'a pas oublié comment ont été humiliés ses compatriotes en 1994, comment tous nos «frères arabes», tous sans exception, nous toisaient comme des pestiférés dans les années de braise et de sang, comment en 1963 les Marocains, sur incitation des autorités françaises, nous ont déclaré la Guerre des sables pour nous prendre Béchar et Tindouf.
Après un demi-siècle d'indépendance et un régime en place inchangé, usé et corrompu, le pouvoir se réveille pour parler de légitimité et de crédibilité.
Pour qu'il y ait crédibilité, il faut qu'il y ait légitimité. En 1962, l'Algérie indépendante comptait 9 millions d'habitants ou 1 million de familles, on arrive aisément à conclure que chaque famille a au moins 2 personnes qui font partie de la famille révolutionnaire, c'est-à-dire que tout le peuple algérien fait partie de cette fameuse famille révolutionnaire. Donc, le subterfuge, que ces marasmatiques nous radotent depuis l'indépendance sur la légitimité révolutionnaire, ne tient pas la route. C'est pourquoi il est temps qu'on parle de pouvoir légitime ou illégitime, la seule légitimité valable est celle du peuple, or cet humble peuple qu'on a tendance à oublier et à négliger a tranché depuis longtemps que le pouvoir en Algérie est illégitime, donc non crédible, d'où l'abstention massive (CQFD).
Maintenant, on veut remplacer la légitimité ou l'illégitimité révolutionnaire par la légitimité nationale-islamiste (l'histoire contemporaine de l'Allemagne nous indique clairement où l'a menée en 1933 le National-socialisme). C'est pourquoi on cherche par tous les moyens mis à leur disposition de «crédibiliser» ces législatives. Les islamistes, en voulant devenir un clergé, comme chez les chrétiens, et instrumentalisant la religion en usant de l'ignorance et de l'inculture du bon et naïf peuple algérien, ne reconnaissent ni la démocratie, ni la liberté individuelle, ni les constantes nationales, ni la culture. L'Islam politique «n'admet pas l'alternance». L'Islam politique est dangereux et déstabilisateur.
Entre-temps, l'abstention profitera aux partis pro-pouvoir. La cause principale est que plus de 50% des 22 millions d'électeurs inscrits ont entre 18 et 40 ans et sont en majorité pro-islamistes.
Leur sympathie aux islamistes est la conséquence directe de l'école algérienne et de la tragédie nationale. Cette catégorie ne vote pas généralement et cela depuis 1999. Mais quand elle vote c'est 100% islamiste. Les SMS envoyés est la tactique déployée par le régime pour faire «dégoûter» le scrutin à cette tranche d'âge, en sus de ce que le pouvoir a affiché comme indifférence, lors des dernières intempéries, aux soucis de la population rurale des villes. Le RCD boycotte les élections législatives, aussi par tactique, comme la participation du parti de Amara Benyounes, ancien membre du RCD, et par le FFS de l'éternel et charismatique zaïm Hocine Aït Ahmed, avec qui le régime s'était déjà mis d'accord, en mai 2011, pour prendre part aux élections.
Ce qui se passe en Algérie depuis l'indépendance ressemble au destin des trois personnages qui se recoupent tout le long du fameux film cité en titre de l'article, jusqu'à l'ultime et finale scène au cimetière où ils s'entretuent pour accaparer le trésor enfui dans la tombe funeste. Les vrais personnages de notre tragédie nationale qui perdure depuis 50 longues années se reconnaîtront sûrement dans Le Bon, la Brute et le Truand. Le peuple algérien les a reconnus depuis fort longtemps maintenant.


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