Le groupe Lafarge vise à compenser ses mauvais résultats en Europe, particulièrement en Espagne et en Grèce, pénalisés par les mesures d'austérité, par un recentrage sur sa branche ciment et un redéploiement dans les pays émergents. L'Algérie est un des pays vers lesquels le groupe français dirige son attention afin de profiter de la bonne tenue de la demande, malgré un contexte de crise mondiale. Dans son bilan pour l'année passée, Lafarge note que «le chiffre d'affaires réalisé dans les marchés émergents a augmenté de 6% en 2011par rapport à 2010, et représente plus des deux tiers du chiffre d'affaires de la branche ciment». Le groupe estime qu'«en Algérie, le dynamisme du marché, l'amélioration de la performance industrielle et les hausses des prix dues au lancement de nouveaux produits a permis d'accroître de façon significative le chiffre d'affaires domestique de 24%». La branche Algérie contribue aussi, par sa bonne tenue, à la progression du chiffre d'affaires du groupe, qui n'avance pas d'évaluation à ce propos et ne donne aucune indication sur la situation de l'emploi dans le cadre de la stratégie de compression d'effectifs que pratique le groupe pour améliorer ses résultats. La situation des nouveaux investissements français en Algérie reste par ailleurs un des trois dossiers en suspens, aux côtés de ceux de Renault et Total, dans les discussions entre la France et l'Algérie. Il est à rappeler que la stratégie 2012 affichée par le groupe s'appuie sur «les solides tendances du marché dans la plupart des pays» de la zone Moyen-Orient et Afrique et vise à «concrétiser plus de croissance sur les marchés émergents, en particulier dans le ciment». Le groupe Lafarge, qui publie sur son site les résultats financiers pour 2011, table sur la poursuite des efforts de réduction de la dette de 2 milliards d'euros en axant sur les marchés émergents qui demeurent le principal moteur de croissance de la demande à travers «la répartition géographique d'actifs de grande qualité». En 2012, le groupe a mis en place, comme c'est le cas pour l'Algérie, un projet de nouvelle organisation par pays qui modifie l'organisation précédente. Après avoir cédé la majorité de ses actifs «plâtre» et mis en œuvre une modification importante de sa structure de management, Lafarge est désormais centré sur ses activités cœur de métier : le ciment, les granulats et le béton.