Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) s'inquiète quant au sort de Nouamane Meziche, un Franco-Algérien résidant en Allemagne, porté disparu depuis qu'il a été arrêté par les forces de l'ordre le 5 janvier 2006 à l'aéroport international Houari Boumediène d'Alger. « Il a été arrêté par la police des frontières (...) alors qu'il descendait du vol Air Algérie en provenance de Francfort (Allemagne) », est-il précisé dans le communiqué du CFDA, organisation non agréée. « D'après nos informations, M. Meziche aurait ensuite été transféré dans les services du Département des renseignements et de la sécurité (DRS) à Alger. Sa mère a pu lui parler au téléphone, ce qui nous a permis de localiser son lieu de détention. Toutefois, depuis le 7 janvier 2006, la famille Meziche n'a plus aucune nouvelle de lui », est-il ajouté. Le CFDA, présidé par Nacéra Dutour, considère que « la disparition de M. Meziche est vivement inquiétante dans la mesure où plusieurs éléments lui permettent de croire que des menaces sérieuses pèsent sur sa personne ». Ce qui renforce l'hypothèse du CFDA est le fait que « le délai de garde à vue de 12 jours, prévu par la législation algérienne en matière de terrorisme, est largement dépassé ». Sa famille ignore, désormais, où il se trouve. « Les inquiétudes du CFDA sont d'autant plus sérieuses que le père et le frère de Nouamane Meziche, Mouloud et Rachid, ont tous les deux disparu en 1995 après leur enlèvement par les services du DRS », est-il indiqué encore. Selon ce collectif, « un autre frère de M. Meziche, Tarek, soupçonné d'appartenir aux groupes armés, a été abattu par la Sécurité militaire en mai 1996 ». Face à cette nouvelle situation, le CFDA a alerté le Groupe de travail sur les disparitions forcées de l'ONU, lui demandant d'appliquer « la procédure d'action urgente » et d'entrer « rapidement » en contact avec les autorités algériennes pour que celles-ci donnent des informations sur le sort de M. Meziche. Amnesty International s'est également émue de cette disparition en publiant un communiqué d'action urgente le 23 janvier dernier.