Les personnes à l'origine de cette perte des deniers publics avaient voulu coûte que coûte faire disparaître les 22 tonnes de céréales durant le week-end prolongé de la fête du Mawlid Ennabaoui. Outre une odeur et saveur anormales, le stock des 22 tonnes de céréales (blé tendre, ndlr) présente des teneurs élevées en grains endommagés, une matière étrangère végétale et des grains minés par des insectes ; les tonnes de céréales stockées dans les 35 cuves à vin à Bourkika sont non-conformes», telle est la conclusion du bulletin d'analyses physico-chimiques du laboratoire du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, établi le 28 décembre 2011. Le 17 janvier 2012, le directeur général du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE), dans son envoi référencié 46/DG/2012, adressé à la wilaya de Tipasa, précise : «Vu les conclusions sus citées (analyses microbiologiques et physico-chimiques, ndlr), les quantités de céréales sont considérées de qualité non satisfaisantes et non conformes, donc inadéquates pour la consommation humaine après transformation. A ce titre, les mesures à prendre dans pareils cas est le retrait du processus de la mise en consommation humaine des blés non-conformes conformément aux dispositions de la loi 09/03 qui prévoient la destruction du produit, incinération et enfouissement», conclut le DG. Le plus grave dans cette affaire, c'est que les 22 tonnes de céréales sont toujours stockées à Bourkika dans les cuves à vin depuis la fin du mois de juin 2011. Depuis ce temps, l'humidité des cuves continue à produire les germes dans les graines, les conditions de stockage ne répondent pas au minimum exigé par la réglementation. La direction générale de l'OAIC est restée aphone face à cette perte. La CCLS de la wilaya de Blida affiche son impuissance devant son antenne d'El Affroun. Après avoir alerté les éléments de la Gendarmerie nationale, des fonctionnaires et quelques fellahs avaient rapidement saisi le procureur de la République près le tribunal de Hadjout pour procéder à la mise sous scellés du stock de céréales. Les personnes à l'origine de cette perte des deniers publics avaient voulu coûte que coûte faire disparaître les 22 tonnes de céréales durant le week-end prolongé de la fête du Mawlid Ennabaoui. La tentative a échoué. Etrangement, en dépit des constats relatifs à la mauvaise qualité des 22 tonnes de blé tendre produites localement par les multiplicateurs algériens, le mutisme des responsables concernés par ce gaspillage ne semblent pas inquiétés par leur tutelle. Bizarre. Contacté par nos soins, le procureur de la République près le tribunal de Hadjout nous affirme : «Le dossier n'est pas clos.» Moult interventions pour cacher le mal. L'OAIC, en revanche, devra se saisir de ce dossier et mener une enquête exhaustive des dégâts commis au centre CCLS d'El-Affroun. Le climat demeure tendu.