L 'inscription des militaires sur les listes électorales après expiration du délai réglementaire n'est pas légale, contrairement aux explications avancées par le ministère de l'Intérieur. L'exemple vient de la wilaya d'Illizi, où la justice a récemment invalidé l'inscription de 1543 militaires sur les listes électorales de la commune d'Illizi. Le tribunal d'Illizi a statué, le 7 mars, sur un recours déposé par un candidat libre aux prochaines élections législatives qui conteste la décision de la commission administrative électorale de la commune d'Illizi d'accepter l'inscription de ces militaires sur le fichier électoral après expiration du délai. Le recours a été accepté. Et la justice a ordonné, selon le jugement dont El Watan a obtenu une copie, l'annulation «des inscriptions acceptées par la commission administrative, le 29 février 2012». Le juge, qui a prononcé ce jugement, s'est référé, entre autres, aux dispositions de la loi organique n°01/12 du 12 janvier 2012 portant régime électoral et l'ordonnance présidentielle 67/12 du 10 janvier 2012 concernant la convocation du corps électoral. Une affaire similaire, rappelons-le, a suscité une véritable polémique. Il s'agit de l'inscription sur le fichier électoral de 33 000 militaires dans la wilaya de Tindouf, alors que la date limite (le 21 février 2012) pour la révision des listes électorales avait déjà expiré. Des partis politiques et la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) ont contesté ce fait, que le ministère de l'Intérieur ne voulait pas reconnaître. En effet, Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, soutient «que la procédure d'inscription de ces militaires dans la wilaya de Tindouf est valable et justifiée par la situation sécuritaire dans la région qui nécessite la mobilisation de l'ANP pour assurer la protection des frontières». «La région de Tindouf constitue une exception en raison de la situation au niveau des frontières avec la Libye et la région du Sahel. Cette campagne est une manière d'entamer la crédibilité de cette instance (l'ANP, ndlr) qui a toujours été au-dessus de tout soupçon», estime-t-il. Y a-t-il une différence entre Tindouf et Illizi ? Pourquoi, «si la procédure était légale», la justice a invalidé l'inscription des militaires à Illizi ?