C'est à un véritable marathon que furent conviés plus de deux cents représentants de la société civile de la wilaya. Présidée par le wali, la rencontre a été entamée peu après 10 heures du matin en direct sur les ondes de la radio locale. Ce sera ensuite le tour du responsable de la planification de donner un aperçu chiffré des réalisations, insistant plus particulièrement sur les coûts engagés, que le wali lui ordonnera de décliner non pas en dinars mais en centimes, car plus explicites pour la plupart des présents. Ce seront ensuite les 9 chefs de daïra qui se relaieront pour faire une présentation exhaustive des réalisations ainsi que des projets en cours. Un exercice où la maitrise des chiffres ainsi que l'art de l'exposé oral feront la nette différence entre ceux qui ont apprivoisé les nouveaux outils de communication et les autres. A ce jeu, il est incontestable que concernant les 3 daïras du Dahra, le chef de daïra d'Aâchaâcha aura largement émergé du lot; grâce notamment à un agencement judicieux entre les chiffres et les images des réalisations. L'exposé sur la daïra de Sidi Lakhdar, a permis à l'assistance de prendre connaissance des nombreux retards à travers la plupart des chantiers. Celui, concernant la daïra de Sidi Ali, qui regroupe les communes les plus déshéritées du versant Sud du Dahra, comme Tazgaït et Ouled Maallah, a été volontairement articulé sur l'adduction à l'AEP que des dizaines de douars attendent depuis des lustres. Ceci a permis au wali de souligner les inconséquences de la population de Sidi Lakhdar, Hadjadj et Benabdelmalek Ramdane, les 3 principales agglomérations dont la population hésite à se raccorder au gaz de ville, disponible depuis une année déjà. Il stigmatisera ces comportements tout en notant que durant les dernières intempéries et le froid glacial, qui s'étaient abattus sur la région, la demande en gaz butane avait explosé alors que plus de 45.000 habitants avaient la possibilité de s'épargner les longues chaînes face aux stations de distribution du gaz butane. La rencontre, qui s'est poursuivie jusqu'à la tombée de la nuit, aura également permis à plusieurs membres de l'exécutif d'intervenir avant de laisser un peu de temps aux interventions des rares représentants de la société civile qui ont tenu le coup jusqu'à la fin des travaux. De l'avis de plusieurs maires, organisées en pleine effervescence préélectorale, ces rencontres marathoniennes pourraient produire l'effet inverse à celui recherché par l'administration. Un avis largement partagé par ces paysans en tenue traditionnelle, venus depuis les confins du Dahra pour un débat qui n'a pas eu lieu.