Les Constantinois, en particulier les mélomanes, auront le bonheur de découvrir le tout denier album du chantre du malouf Salim Fergani, à la mi-mars, au palais Ahmed Bey où se déroulera la vente-dédicace. L'album, à tirage limité, comprend 8 CD avec diverses variantes, malouf, hawzi, mahdjouz, zedjzl et madih (avec textes et solfège), un opuscule relatant le parcours de l'artiste, en plus de notes édifiantes sur le malouf et ses maîtres successifs à partir de 1826. C'est à l'initiative de la ministre de la Culture que ce patrimoine immatériel qu'est la musique classique algérienne sera répertorié, nous confie Salim Fergani. «Cela s'est fait lors de la clôture de la manifestation Tlemcen capitale de la culture islamique, que Mme Khalida Toumi a demandé au maestro tlemcenien, Fayçal Belkelfat, d'amorcer ce travail de longue haleine sur la musique andalouse, c'est grâce à son talent et à son dévouement que ma compilation a vu le jour; nous l'avons réalisée à Tlemcen à une folle cadence de 4 jours non-stop», précise-il. L'artiste constantinois s'est dit très heureux d'entrer dans «l'histoire de la musique», ajoutant, avec humour, qu'il a su se faire «un prénom». Ses admirateurs diront aussi qu'il a su s'imposer par son immense talent, mais aussi par le respect qu'il voue à son art et à son public, en toute circonstance. Son amitié et sa générosité pour les autres artistes, il les a prouvées à maintes fois. Il a écourté un voyage à l'étranger rien que pour chanter à la soirée donnée à Alger le 23 février écoulé pour célébrer la naissance de l'association du grand chanteur de chaâbi, feu El Hachemi Guerouabi. Salim Fergani qui prise par ailleurs tous les genres musicaux, interprètera prochainement la chanson culte, «Hizia», à la demande des filles Ababsa, pour un autre hommage à ce géant de la chanson bédouine qu'était Abdelhamid Ababsa. Concernant le festival de la musique andalouse, le chantre du malouf estime que «c'est une excellente chose, car instituer un évènement tel que celui-là, est la meilleure façon de le préserver pour les générations futures». Il nous annonce d'autre part qu'il se produira le 31 mars en cours à l'auditorium de Lyon, et en avril à l'institut du monde arabe (IMA) à Paris et Tourcoing.