L 'ancien directeur général de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN), Ali Boumbar, a été placé sous mandat de dépôt, tard dans la journée de mardi, avons-nous appris de source judiciaire. Selon cette dernière, l'ex-responsable avait été entendu par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed dans le cadre de l'enquête judiciaire sur la gestion de la compagnie, notamment celle de sa flotte, alors qu'il occupait le poste de PDG, mais également d'autres postes de responsabilité. Cette affaire remonte au début de l'année en cours, lorsque les services de sécurité, après une longue enquête, ont remis au parquet les conclusions de leurs investigations. Quelque 32 personnes entre cadres dirigeants, cadres, employés et personnel navigant, ont été entendues d'abord en tant que témoins, puis en tant qu'inculpés pour près d'une vingtaine d'entre elles, parmi lesquelles quatre cadres dirigeants. Le parquet a fait appel auprès de la chambre d'accusation contre la décision de mise en liberté provisoire décidée par le magistrat. Le 7 mars, cette haute juridiction donne raison au juge, ce qui lui permet de reprendre les auditions. Le premier à avoir été convoqué, mardi dernier, était l'ancien PDG de la CNAN, Ali Boumbar, qui, après plusieurs heures de questions-réponses, a été placé sous mandat de dépôt. D'autres cadres dirigeants, dont le prédécesseur de Ali Boumbar, à savoir Ali Koudil, ainsi que certains de ses proches collaborateurs, sont également concernés par cette affaire. L'on se rappelle que la gestion de la flotte de la compagnie avait fait couler beaucoup d'encre avant que le scandale du naufrage, au port d'Alger, du navire le Béchar avec à son bord 18 marins, morts faute de secours et l'échouage du Aïn Témouchent. L'affaire a été prise en main par la justice qui, dans un premier procès, avait prononcé de lourdes peines contre les cadres dirigeants de l'entreprise, avant qu'ils ne soient acquittés, quelques années après, à l'issue d'un jugement en appel. Cette douloureuse tragédie a levé le voile sur une gestion très controversée de la flotte et des finances, ce qui a poussé les services de sécurité à ouvrir une enquête. Pour l'instant, rien n'a filtré sur les conclusions de cette investigation dont le rapport a été remis au tribunal d'Alger. Des sources proches du dossier parlent de graves défaillances et anomalies. Les griefs retenus contre les mis en cause ont trait, entre autres, à la «dilapidation de deniers publics et passation de marché en violation avec la réglementation».