Les travailleurs de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), déficitaire, prédisent le danger qui plane sur leur entreprise et, par ricochet, sur leurs emplois et le sort de leurs familles. A l'issue de leur regroupement, le 21 septembre au siège du Syndicat national d'entreprise SNTF (UGTA), les cheminots du Centre, représentés par leurs secrétariats généraux, ont interpellé de nouveau les autorités compétentes afin qu'elles interviennent pour éponger les dettes de leur société. Faisant état de « la déliquescence de la SNTF », les syndicalistes ont dénoncé, dans une déclaration rendue publique hier, l'état de délabrement « des voies ferroviaires qui sont complètement délaissées et leur semblant d'entretien confié à des opérateurs n'ayant aucune technicité en la matière ». Les syndicats du Centre ont tenu à préciser que le même appel a été lancé, au mois d'août dernier, en direction de la tutelle, mais en vain. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui ils lancent un signal de détresse. « Les cheminots, à force de promesses tendant à redynamiser le réseau national, sont atteints par le désespoir et la lassitude », est-il mentionné dans la déclaration. Les cheminots « éprouvent d'énormes difficultés » dans l'accomplissement de leur tâche. Cela est dû, est-il expliqué dans la même déclaration, à « la précarité des services qu'offre leur société et à la gestion aléatoire ». S'y ajoutent les pertes sèches qu'a subies l'entreprise durant la décennie noire. La SNTF, a-t-on ajouté, a été, à maintes fois, ciblée par les groupes islamistes armés, lui occasionnant ainsi des dommages matériels incommensurables. Selon les syndicalistes, plusieurs machines de traction de gros tonnage ont été incendiées et, jusque-là, elles n'ont pas été remplacées. Devant le manque de moyens et la mauvaise qualité des services, la SNTF est en perte de vitesse. La difficulté de la trésorerie de faire face aux charges d'exploitation y est pour beaucoup. Le découvert bancaire a atteint un volume « intolérable ». Pour sauver leur entreprise, ils comptent sur l'Etat. En attendant, les cheminots manifestent leur inquiétude quant à l'avenir incertain de leur entreprise. « Ils sont gagnés par le doute car la SNTF risque la dislocation et l'avenir du personnel demeure incertain », a-t-on précisé. Ils tirent la sonnette d'alarme. Ayant déjà observé une grève en 2003, les cheminots n'hésiteront pas, semble-t-il, à rééditer le même scénario dans le cas où leur requête ne serait pas prise en compte par les pouvoirs publics.