Devant «la confusion» du projet de réforme, les représentants des sections syndicales des ateliers de maintenance se démarquent de cette démarche. Les représentants des travailleurs cheminots se déclarent contre toutes décisions hâtives d'ouverture à un partenariat «dont l'apport profitable à la Sntf reste à l'état de confusion». Il interpelle l'Ugta pour prendre en charge sérieusement cette question afin d'éviter à la société nationale une démarche suicidaire qui risque de provoquer l'effondrement du réseau ferroviaire qui sera difficilement rattrapable. En effet, à l'initiative du bureau du syndicat d'entreprise Sntf, une réunion de coordination des syndicats des ateliers d'entretien du matériel s'est tenue, samedi, au siège de la Sntf en vue de débattre du sort des centres de maintenance. Une réunion improvisée «suite aux informations faisant état de leur filialisation sans que le partenaire social n'ait été associé et sans que les contours de ce projet n'aient fait l'objet d'un débat engageant toutes les parties concernées». Devant «la confusion» et «la non-transparence» du projet de réforme, les représentants des sections syndicales de base des ateliers de maintenance se démarquent, par le biais d'un communiqué de presse, de toute décision qui serait prise «sans un débat clair sur les tenants et aboutissants d'une telle démarche». Le syndicat interpelle les autorités publiques à prendre en charge d'une manière urgente, les difficultés auxquelles fait face la société nationale, à travers notamment «l'épongement de ses dettes». Il convient de noter que le terrorisme a sérieusement affecté cette société. Selon un récent bilan des services de la Sntf, 200 voitures voyageurs de la Sntf ont été complètement endommagées dans des actes terroristes, les 467 restantes ont une moyenne d'âge entre 18 et 29 ans. Le parc de la Sntf, de l'avis de ses responsables, nécessite une révision, ou plutôt «une modernisation». Le gouvernement a débloqué, l'année dernière, une aide au profit de cette société estimée à 30 milliards. Les travailleurs de la Sntf s'opposent à la «privatisation qui ne dit pas son nom» de la société. Ces craintes «sont injustifiées», à en croire les responsables du secteur, lesquels se réfèrent aux déclarations de l'Exécutif, selon lesquelles la Sntf n'est pas classée dans la liste des entreprises privatisables au moins durant les cinq prochaines années. «Des assurances» qui n'ont pas empêché la section syndicale de Constantine de débrayer au mois de décembre dernier, paralysant par là même le réseau ferroviaire dans la région pour protester contre le processus de privatisation. Cette protestation fera-t-elle tache d'huile?