La situation prévalant au sein de l'entreprise des cheminots frôle l'état critique. Après les cadres syndicaux de cette entreprise de l'ouest du pays qui ont fait état d'une situation sombre à la SNTF, ce fut autour de ceux de l'Est de faire part du même constat. C'est encore une fois un véritable cri d'alarme qui a été exprimé hier à l'endroit des pouvoirs publics par ces syndicalistes pour attirer leur attention sur le déclin de l'entreprise des cheminots sur tous les plans. Le syndicat national d'entreprise de la SNTF demande ainsi aux pouvoirs publics d'intervenir pour la sauver. « Une réaction salutaire et urgente de la part des autorités est plus que nécessaire, car la SNTF est à l'agonie », expriment-ils dans un communiqué sanctionnant la clôture de leur regroupement. Cela dit, dans cette situation alarmante (surtout financièrement) dans laquelle s'est embourbée la SNTF, les premiers à être montrés du doigt sont les cadres dirigeants de l'entreprise. Il est reproché à ces derniers de faire un « contrat de performance ambigu, inextricable et contradictoire ». VÉTUSTÉ DU MATÉRIEL Des responsables de la DRFC ont fait aussi partie du lot des responsables de la situation dans laquelle se trouve la SNTF. On parle de « gestion laxiste et anarchique », particulièrement celle des responsables de la DRFC. Il est fait état, entre autres, de la vétusté du matériel remorqué, d'un état des voies ferrées en perpétuelle dégradation faute d'entretien et du manque flagrant d'effectifs à cause des départs volontaires et de la retraite anticipée pour certains. De même, le personnel roulant vit un ras-le-bol du fait de la défectuosité des machines, engendrant des coupures quotidiennes. Aussi, aux yeux des syndicalistes des cheminots, les augmentations des tarifs des trains voyageurs grande ligne sont « irresponsables et sans étude ». Cette initiative, selon le syndicat national d'entreprise SNTF, « a entraîné la fuite massive de la clientèle et terni l'image de marque de notre entreprise ». Autres faits aggravants : l'état dans lequel baigne cette entreprise, « les conditions pénibles et lamentables » dans lesquelles les travailleurs de la SNTF accomplissent leurs tâches. Cela, sans compter que les locomotives sont dans un état de délabrement avancé. Cette situation a amené les cadres syndicaux de l'Est à rejoindre la proposition de leurs collègues de l'Ouest en ce qui concerne le recours à des journées de protestation dans les jours à venir dans le cas où les pouvoirs publics ne réagiraient pas.