Le SG de l'ONU rejette "toute forme de nettoyage ethnique" à Ghaza et appelle au respect du droit international    Brahim Merad annonce un élargissement à toutes les régions du pays    Le président de la République opère un mouvement partiel dans le corps des présidents de Cours et des procureurs généraux    Algérie-Niger: une délégation de Sonelgaz discute du projet de centrale électrique que le groupe compte réaliser dans ce pays    Réunion de coordination portant suivi et évaluation des programmes de développement de la wilaya    Mise en service fin février de la ligne ferroviaire    Réhabiliter la Cour des comptes comme organe suprême de contrôle des deniers publics    Natacha Rey demande l'asile politique pour Piotr Tolstoï en Russie en raison de persécutions judiciaires    Les déclarations sur le déplacement des populations de Ghaza rejetée par la communauté internationale    C'est 30 ans de mensonges et de massacres au Moyen-Orient !    Le Mexique commence le déploiement de 10 000 soldats à la frontière avec les Etats-Unis    Palestine occupée : Des ONG appellent l'UE à mettre fin au commerce avec les colonies sionistes    Coupe d'Algérie Les 8es dans une ambiance survoltée    JS Kabylie : Le contrat de Lounas Adjout résilié    Retour de l'entraîneur Abdelhakem Benslimane    Jeux africains scolaires: le COA exprime sa satisfaction de l'état des infrastructures sportives à Sétif et Constantine    La police de Tébessa frappe à El Oued    Une bande de malfaiteurs spécialisée dans le vol des maisons neutralisée    Les décharges sauvages se multiplient à une cadence frénétique    Exposition d'artistes aux besoins spécifiques    Plural Bookshop, à Bratislava, ou la culture éclectique    Journée d'étude à Alger sur "Les perspectives et défis des théâtres en Algérie"    Jeunes créateurs et investisseurs à l'honneur    Renforcer la coopération bilatérale et multilatérale dans le secteur des mines    APN: la Commission de la santé tient une réunion consacrée au projet de prolongation du congé de maternité    La 1ère édition du "Festival de l'image corporate" s'ouvre à Alger    Grève générale au Maroc: la puissante organisation syndicale espagnole UGT apporte son soutien aux syndicats marocains    Décès de l'ancien chef du Gouvernement Sid Ahmed Ghozali: le président de l'APN présente ses condoléances    Saihi rencontre des membres du Syndicat algérien des biologistes de santé publique    Ouverture de la 19e édition du Salon international de la pharmacie au Palais des expositions    Ligue de football professionnel: Mesloug élu président de la LFP    Création à Alger du Réseau africain de lutte contre le cancer    Sept éléments de soutien aux groupes terroristes arrêtés et une quantité d'armes et de munitions récupérée    Foot/Supercoupe d'Algérie 2024 (MC Alger-CR Belouizdad): Lahlou Benbraham au sifflet    Le Général d'Armée Chanegriha en visite officielle en Inde    Des créateurs à besoins spécifiques exposent leurs œuvres à Alger        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Théâtre régional d'Oran : Rashomon entre vérités, mensonges et pensées uniques
Culture : les autres articles
Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2012

C'est au théâtre d'Oran que le TR Sidi Bel Abbès a présenté la générale de sa dernière production, sa salle étant actuellement en travaux de réfection.
D'emblée, disons que Yahia Benamar, le metteur en scène, n'a pas choisi la facilité en se coltinant à une pièce tirée d'un des chefs-d'œuvre du cinéma mondial, Rashomon, réalisé en 1950 par Akira Kurasawa. Ce maître du cinéma avait alors révolutionné les codes du 7e art, tant au niveau esthétique que sur le plan narratif. Son prétexte qui met en exergue la subjectivité de toute vérité, avait tant séduit, que les studios américains en firent un remake en 1964. Cela avait donné The Outrage, un western réalisé par Martin Ritt, avec dans le rôle principal son acteur fétiche Paul Newman, en bandit mexicain, accusé de meurtre et de viol d'un couple.
Lors du procès, trois plausibles versions des faits sont exposées pour débusquer la vérité du mensonge. Le scénario de Rashomon, écrit par Shinobu Hashimoto et Akira Kurosawa, est tiré de l'œuvre de Ryunosuke Akutagawa, un écrivain considéré comme l'Ernest Hemingway du pays du Soleil levant et qui comme lui, mais bien avant lui, se suicida (en 1927), en raison d'un tourment lié aux questions éthiques que posaient le monde contemporain.
C'est dire la résonance tragique de la problématique vérité/réalité, une interrogation que Kurasawa avait subtilement illustrée. Depuis, il est question en psychologie de ce qu'est appelé «l'effet Rashomon» po»ur traduire les distorsions dans la perception différenciée d'une même réalité par des individus qui en sont témoins. Yahia Benamar a beaucoup de mérite, et le TRSBA également pour l'avoir accompagné dans l'évocation de cette lancinante question rapportée à notre pays et à la question des pensées uniques qui s'y affrontent. Qui croire, alors que tout est devenu relatif ? Cela étant, pour celui qui a vu le film aux multiples distinctions, dont le Lion d'or de Venise, et pour aussi délicat que puisse être le parallèle, il est impossible d'en évacuer le souvenir en suivant le Rashomon de Yahia Benamar. Basé sur une traduction en arabe classique par l'Egyptien Abdelhalim El Bachelaoui, le spectacle colle au plus près de l'œuvre originelle. L'intrigue est située à un moment de grands désordres au Japon, celui des alentours du Xe siècle.
La guerre civile sévit, l'injustice et la misère également. Dans un vieux temple, à proximité de Rashomon (porte des démons en japonais), qui fut la principale porte d'entrée de la ville de Kyoto, une pluie torrentielle a obligé trois hommes (un bûcheron, un shaman et un paysan) à se rencontrer. Ils se retrouvent à évoquer une étrange affaire de meurtre d'un samouraï et du viol de son épouse. En flash-back, se déroulent alternativement le procès et les faits, selon différentes versions des uns et des autres, témoins, victimes et accusés. La scénographie de Yahia Benamar, les bruitages de la bande-son, les jeux de lumière ainsi que la musique de Lotfi Attar installent une lourde atmosphère de violence, de déréliction et de détresse.
Au fil de la représentation, la démonstration de la thèse quant à l'effet Rashomon est privilégiée au détriment de la fable, la première aurait pu être plus opportunément sous-jacente. La mise en scène s'est ainsi laissée piéger par une illustration manichéenne de son propos. De là, découlent les faiblesses d'un spectacle qui passe la rampe malgré tout. Il reste très perfectible pour peu qu'il devienne moins verbeux et qu'il gagne en rythme là où il en manque. Il est fort à parier, qu'avec un rodage et des réajustement nécessaires, Rashomon compte au nombre de ces spectacles qui ont fait la bonne réputation du TRSBA. Il le doit, d'autant qu'il est servi par une pléiade de comédiens au talent avéré : Benaïssa Nawel, Nouar Dalila, Djeriou Abdelkader, Yacine Djouzi, Benaïssa Abou Bakr Essedik, Abdelillah Marbouh, Benbakreti Mohamed, Ahmed Benkhal et Bekhaled Lasfar. Ils n'ont pas démérité, même si la stylisation de leur jeu a privé leurs personnages d'une caractérisation nuancée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.