C'est dans les wilayas de l'intérieur du pays que les centres hospitaliers sont paralysés par la grève des praticiens spécialistes. Si le taux national de suivi a été estimé par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) à 76% au premier jour, hier, au deuxième jour du débrayage, le taux a atteint 80%, selon l'évaluation du syndicat, qui s'est félicité de «la mobilisation intacte des praticiens». Plusieurs régions ont enregistré une paralysie totale des structures sanitaires. «C'est le cas des établissements EPH de Tiaret et de Bouira, où l'on a enregistré 100% de suivi», explique Dr Yousfi, président du SNPSSP, en affirmant qu'hier à Alger, le taux de suivi était de 75%. A Tlemcen et à Mostaganem le taux de suivi était de 80% et de 75% à Boumerdès. «La mobilisation a été satisfaisante malgré la situation de pourrissement vers laquelle nous avons été entraînés», soutient Dr Yousfi. Ce dernier s'est félicité de la mobilisation de ses confrères autour de la plateforme de revendications qui constitue, selon le conférencier, le gage de réhabilitation du praticien dans son rang. Pour rappel, le SNPSSP revendique, notamment, l'amendement du statut particulier des médecins spécialistes dans les volets relatifs aux promotions et au régime indemnitaire, ainsi qu'à la loi sanitaire. Il dénonce aussi les «tentatives de casse et d'intimidation». Selon le syndicat, le ministère a diffusé une note au niveau des établissements, signifiant que cette grève est illégale, selon une décision de justice à laquelle s'est référé le département d'Ould Abbès. «Nous n'avons pas été notifiés et nous n'avons pas été convoqués par le tribunal, quelle justice aurait donc tranché contre notre mouvement ?», a déclaré le président du SNPSSP. Dans les hôpitaux et autres structures sanitaires, les spécialistes maintiennent leur mouvement de protestation, tout en assurant le service minimum. «Nous défendons, certes, nos droits socio-professionnels, mais notre travail est avant tout d'intervenir, à n'importe quel moment pour soigner et soulager le malade. Le service minimum consiste donc à répondre à toute sollicitation. Seuls les contrôles et les rendez-vous ne présentant pas d'urgence sont reportés», affirment les grévistes. La grève se poursuivra encore aujourd'hui. Le SNPSSP poursuivra ce débrayage et ce sera une grève illimitée à partir du 1er avril pour la même plateforme de revendications.