A l'instar du projet «Renault Algérie», même l'éventualité d'implantation d'une usine Volkswagen est vite battue en brèche. En effet, s'agissant du constructeur allemand, la même source, très proche des rouages du marché automobile, trouve tout aussi curieux d'annoncer que des pourparlers seraient en cours autour d'un projet d'usine d'assemblage de véhicules en Algérie. Mieux, le groupe allemand aurait insisté beaucoup et proposé même de considérer l'Algérie comme son point d'appui pour le marché africain. Son étonnement à l'égard de ces déclarations officielles, notre source le justifie en affirmant qu'à l'instar de Renault, Volkswagen progresse suivant des objectifs stratégiques clairs et conformes à la politique économique du pays. «Comme tout le monde le sait, les Allemands n'ont jamais été des partisans des délocalisations. Savez-vous que Volkswagen compte seulement et uniquement trois usines hors l'Allemagne -une usine au Mexique qui fabrique la Beettle, une en Espagne pour la Polo et une usine en Chine en raison de la portée de ce méga marché. A l'exception de ces trois filiales, toutes les usines de Volkswagen sont implantées en Allemagne», soutient-il. L'ex-cadre sous-traitant de Renault ira dans le détail pour permettre de mieux décrypter la démarche algérienne concernant le dossier Renault. Laquelle démarche qui s'explique, à ses yeux, par la volonté de nos officiels de redonner des couleurs au bilan des IDE hors hydrocarbures en chute libre depuis l'adoption en 2009 de nouvelles mesures d'encadrement de l'investissement étranger. Et, cette fois-ci, il fera une halte sur le handicap de la taule spécifique à l'industrie automobile. «Tout le monde sait que ce projet est irréalisable en l'absence d'industrie algérienne spécialisée dans la fabrication de la tôle pour automobile. Il faut savoir qu'en Europe, fief de l'industrie automobile, il n'y a que quelques usines qui font ce type de taule. En termes relatifs, les fournisseurs de Renault sont trois : ArcelorMittal, l'allemand Thyssen et l'italien Ilva dont la procédure d'homologation a nécessité de très longues années avant son aboutissement. Et ce n'est pas l'usine d'El Hadjar qui va être en mesure de s'en charger». La fourniture des moteurs est, par ailleurs, un autre handicap et non des moindres. En cause, indique notre source, malgré l'étendue de son réseau, son envergure et sa taille qui ne sont plus à prouver, Renault ne dispose que deux seules usines dans le monde, en France et en Espagne. Cependant, fera-t-il savoir, pour un constructeur, il est peu coûteux d'investir dans une usine de moteurs que dans une usine d'assemblage. En ce qui concerne les pneus, existe-t-il une usine de pneu en Algérie ? s'interroge-t-il. «Des leaders mondiaux comme Michelin, ils ne s'installent pas n'importe où. Le marché doit être suffisamment porteur. A titre d'exemple, malgré le nombre important de véhicules qui y sont fabriqués, la Turquie ne compte aucune usine de fabrication de pneus sur son territoire. Il serait utopique de voir s'installer des fabricants de pneus pour les besoins d'à peine 150 000 voitures/an. Moteur importé, pneu importé, accessoires importés, taule importée, teinture importée….».