Délivrée des désagréments causés par les bus et taxis qui peuplaient la station, les habitants de Kerkri n'ont pas caché leur satisfaction lors de la visite effectuée lundi dernier par le wali. Les travaux engagés en novembre 2005 pour la réfection du réseau d'assainissement et celui de l'alimentation en eau potable ont été achevés pour céder la place au chantier de revêtement de la chaussée qui devrait transformer le visage du site. Seulement les choses ne sont pas aussi simples, si l'on croit les ambitions de la commune. La voirie attendra, en effet, la mise en place d'un chantier plus grand qui comprend tout le versant qui descend jusqu'au Rhumel. Il s'agit d'un plan d'aménagement d'une placette au niveau de Kerkri et d'une aire récréative avec de grands espaces verts sur le terrain de l'ancien bidonville de Bardo. Le projet, s'il vient à être réalisé, offrira une bonne bouffée d'oxygène pour les riverains et formera une extension naturelle au site de la vieille ville tel que imaginé par les Italiens dans le Master Plan. Mais la mine sceptique et le manque d'entrain affichés par le wali devant les exposés présentés lors de la visite sur site, témoignent du blocage que rencontre encore cette idée. Singulièrement, le wali a eu droit à deux offres qui s'affrontent depuis plus d'une année dans les coulisses opposant l'APC de Constantine à la direction de l'urbanisme et la construction (DUC). Les élus qui demandent au wali une enveloppe de 70 millions de dinars et un délai de 18 mois pour la réalisation du projet, brandissent une étude qui a été réalisée par l'un des plus grands paysagistes français venu en 2004 à Constantine en compagnie de quelques étudiants de l'université de Versailles. Ignorant l'initiative, le DUC avait engagé plus tard et de son côté un concours destiné aux bureaux d'études d'urbanisme pour la réalisation d'un travail similaire. Cette double initiative posait à l'époque un grand point d'interrogation et confirmait pour certains le divorce entre l'exécutif et son premier responsable d'une part et les élus des deux assemblées d'autre part. Par conséquent, les deux projets se sont annihilés et resteront dans les tiroirs. Aujourd'hui que les rapports semblent beaucoup plus intéressants entre les entités sus-nommées, cette rivalité n'a plus le droit d'être si ce n'est pour la qualité du travail. A moins que cela ne cache une affaire plus complexe et des appétits malveillants. En tous les cas, les promoteurs des deux projets semblaient se tourner encore le dos lors de la visite du wali, hypothéquant ainsi l'avenir proche du site qui reste en ballottage au grand malheur des riverains qui devront encore patienter avant de voir l'état des routes au moins s'améliorer.