Quelques jours après l'annonce d'ArcelorMittal Annaba de la signature d'un accord stratégique avec la BEA et d'afficher sa confiance quant à l'avenir de son activité en Algérie, l'entreprise traverse actuellement une zone de turbulences. Ainsi, un groupe d'une trentaine d'agents de la sous-traitance a pris en otage l'usine en bloquant la voie ferrée alimentant les aciéries en fonte liquide. Ils exigent, selon eux, l'intégration à part entière de l'effectif du complexe au détriment de l'entreprise privée qui les emploie. Saisi, le tribunal d'El Hadjar a prononcé un jugement, le 8 avril 2012, ordonnant aux protestataires l'évacuation des lieux et la cessation de l'entrave au travail.«Personne n'a le droit d'hypothéquer l'avenir de l'entreprise. L'intérêt collectif doit passer avant tout», a martelé, hier, la nouvelle direction générale d'ArcelorMittal Annaba qui souligne : «Qu'un impact majeur de ces perturbations touche directement le haut fourneau, qui est actuellement la seule installation que l'on ne peut arrêter et redémarrer sans préparation. Tout arrêt du HF2 doit être préparé et limité dans le temps. Aujourd'hui, nous sommes à la limite d'un blocage du creuset, il est donc impératif que le HF2 redémarre immédiatement et fonctionne sans perturbation pendant une longue période afin de reprendre sa stabilité». Eludant l'application du jugement, les protestataires ont été conseillés de libérer hier la voie ferrée pour s'installer sur la toiture d'un hangar. Loin de jouer l'apaisement, le syndicat, qui a signé un accord avec la direction générale du complexe portant sur un plan de recrutement en 2013, dont les protestataires sont concernés, a préféré la discorde mettant la production de son entreprise en péril. Devant cette situation, la direction générale d'ArcelorMittal Annaba a réagi. Dans un appel lancé à travers un bulletin spécial, la direction générale écrit : «il est demandé instamment à toutes les parties concernées (syndicat) de faire preuve de responsabilité pour travailler ensemble, de respecter toutes les règles en vigueur, de ne pas aider les perturbateurs, et de contribuer, chacun à son niveau, à mettre fin immédiatement à ces mouvements qui pénalisent l'ensemble des salariés et l'ensemble des partenaires. Il va sans dire que tout cela va affecter le niveau de productivité de notre usine et gêner la mise en place du plan de développement et d'investissement». La production du complexe d'El Hadjar a atteint, durant le premier trimestre 2012, 80% de son objectif. Parallèlement, la société a mis en place tous les éléments permettant d'envisager son plan de développement pour les années à venir. «Mais, cette phase de développement est conditionnée par la nécessité d'avoir une fiabilité sociale durable, c'est-à-dire un climat de travail serein et sans perturbations. Nous déplorons pour la énième fois des blocages de notre activité occasionnés par des éléments des entreprises sous-traitantes travaillant pour le compte de notre société», conclut le document d'ArcelorMittal Annaba.