Créée en 2008 dans la plus petite commune d'Algérie, Meridja, une paisible localité de 300 habitants située à 70 km au sud-ouest de la capitale de la Saoura, la JSS a créé l'exploit. Zerouati Hmimou, initiateur du projet et président du club, n'imaginait pas que son club allait faire ce formidable parcours jusqu'en Ligue 1 en l'espace de 5 années. Ecoutons-le. -Quel est votre sentiment, maintenant que votre équipe est en Ligue 1? C'est le rêve de tous les habitants du sud-ouest du pays qui vient de se réaliser. Nous sommes fiers et en même temps émus de ce qui nous arrive. Nous y avons cru et voilà que nous venons d'atteindre notre but. Il faut voir ces jeunes qui viennent de toute la région pour assister aux rencontres de la JSS. C'est extraordinaire. Nous dédions cette accession à notre ami et frère Mohammed Bendada, qui nous a accompagnés durant une partie de ce parcours avant de disparaître prématurément. -En début de saison, croyiez-vous à cet exploit ? Franchement non. On avait d'abord fixé le maintien comme objectif, car on ignorait le niveau de la Ligue 2 et celui de nos joueurs. Durant la phase aller, nous avions constaté qu'on pouvait aller loin étant donné qu'on était dans le groupe de tête. C'est comme cela qu'on a un peu forcé sur l'accélérateur durant la phase retour. Et puis, il y avait l'encouragement des autorités locales. Le wali et le chef de daïra, que je tiens personnellement à remercier, nous voyaient déjà en Ligue 1. Vous n'avez qu'à constater les travaux qu'ils ont engagé au niveau du stade. On n'avait pas le droit de décevoir ces dizaines de milliers de supporters qui croyaient en nous. Et puis, Béchar m'a donné beaucoup. Il fallait que je fasse quelque chose, de mon côté, pour ma ville. -Il paraît que vous avez déjà entrepris des contacts pour le recrutement de joueurs de haut niveau pour la saison prochaine. Est-ce vrai ? Effectivement, nous avons établi des contacts avec des agents. Ils nous ont fait quelques propositions. Aussi, certains joueurs de clubs de Ligue 1 nous ont contactés, mais aucune décision n'a été prise pour le moment. -Quelques noms ? Non, je ne peux pas divulguer de noms. Rien n'a été fait pour le moment. On discute et on verra par la suite si ça va aboutir. -Et l'entraîneur ? Pareil, nous sommes à la recherche d'un bon entraîneur. C'est la Ligue 1, il ne faut pas l'oublier. On ne va pas affronter des équipes comme l'ES Sétif, le MCA, l'USMA, la JSK et autres avec un effectif limité. Nous allons procéder aux recrutements nécessaires pour entamer notre entrée parmi l'élite nationale, puis partir nous préparer en Europe. -C'est-à-dire que vous allez libérer les joueurs et tous ceux qui vous ont permis d'accéder en Ligue 1 ? Je n'ai pas parlé de libération. Nous avons une très bonne équipe, capable de jouer en Ligue 1 sans aucun problème. Mais certains joueurs souhaitent partir pour des raisons personnelles. Je ne peux pas les retenir contre leur gré. Ils savent qu'ils sont très bien traités à Béchar, vous pouvez leur poser la question. D'autres souhaitent rester. Nous allons négocier tout cela dans les prochains jours. Je veux renforcer le groupe, c'est logique. -Vous avez octroyé des primes aux joueurs et au staff pour cette accession historique en Ligue 1 pour le Sud-Ouest... La grande fête aura lieu à Meridja à l'issue du championnat et je vous invite à venir y assister. Là, vous aurez une idée de ce que sera la récompense pour les joueurs et les différents staff. Puis vous aurez aussi l'occasion de poser vos questions directement aux joueurs, sans intermédiaire. Nous avons travaillé dans la transparence totale parce que nous n'avons rien à cacher. -Que pensez-vous de la violence qui sévit actuellement dans les stades ? Je suis triste et en même temps inquiet de voir ces scènes de violence se généraliser à travers nos stades. La situation est grave. Il est temps que les responsables prennent sérieusement ce phénomène en charge. Il faut qu'ils prennent des décisions fermes et sans ambiguïté. S'il faut sévir, il ne faut pas hésiter. Le laxisme est intolérable dans des cas pareils. Il y a des provocations, des déclarations farfelues de dirigeants irresponsables et aussi les agissements de voyous qui viennent se défouler dans les stades. Les responsables ont du pain sur la planche. -Un petit mot pour les équipes de la Ligue 1 que vous allez affronter la saison prochaine ? Que puis-je dire aux responsables et dirigeants des équipes de la Ligue 1 ? «Marhba bina aândkoum !» (soyons les bienvenus chez-vous, ndlr).