De nombreux cinéphiles, parmi eux des présidents d'APC et des élus locaux, se sont donnés rendez-vous vendredi dernier au cinéma «Le Mizrana» de Tigzirt pour voir le film «Le Menteur» d'Ali Mouzaoui, projeté à l'occasion de la célébration du 32e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 1980. C'est en fait à une avant-première que la population de cette région a eu droit de la part du réalisateur de «Ami Mezrane». Le Menteur n'est qu'un plongeon dans les méandres des maux qui tracassent la jeunesse. Ainsi, pour séduire Lila, Abderahmane (le menteur), invente toutes sortes de subterfuges pour se faire passer pour quelqu'un d'issu d'une famille aisée. Ne s'arrêtant pas là, il va même jusqu'à s'acoquiner avec les milieux de la drogue. Une accointance qui lui sera fatale puisque Abderrahmane finira par tout perdre. Pire, il se retrouvera derrière les barreaux. Etant donné que la plupart des séquences du film ont été tournées à Iflissen et à Tigzirt, un débat a été ouvert avec les présents en présence du réalisateur et d'une représentante du dernier Festival du film Amazigh. Paraissant très à l'aise, Ali Mouzaoui expliquera dans un silence de cathédrale qu'à travers ce film, il a voulu «fabriquer des symboles positifs», tels l'amour, la sagesse de nos maquisards «lettrés», magistralement interprétée par Arslan Lerari. Ce genre de films est un message pour dire que «le jeune kabyle n'est pas qu'un jeteur de pierres !» Le réalisateur de «Les Chrétiens de Kabylie» estime qu'«il est nécessaire de faire une halte sur les acquis d'Avril 1980 et réfléchir à perpétuer cette symbolique.» Pour ce faire, le cinéma d'expression amazighe est indispensable. A noter enfin que «Le Menteur» a reçu deux récompenses lors du dernier Festival amazigh. Celle de la meilleure décoration et celle de la meilleure interprétation masculine.