Plusieurs agriculteurs de la daïra de Ain Bessem ont été passés à tabac, ce lundi après-midi aux environs de 15h, par les services de la police alors qu'ils protestaient pacifiquement devant le siège de la wilaya. Bilan de cette brutalité : deux fellahs blessés dont un grièvement, selon un protestataire. Les blessés, dont l'un a une fracture au bras et l'autre qui aurait une côte cassée ont été transférés à l'EPH Mohamed Boudiaf. « Deux de nos amis ont été blessés par les policiers. Nous étions en train d'attendre le wali et voila que les policiers arrivent et nous matraque », raconte un agriculteur. Ces fellahs, dont l'âge dépasse les 50 ans pour la majorité d'entre eux, sont venus pour rencontrer le premier responsable de la wilaya pour lui exposer leurs doléances à propos de l'irrigation de leur culture à partir du barrage Oued Lakhel qui perdure depuis plus d'une année. Mais les choses ont pris une autre tournure. Après avoir attendu des heures à l'intérieur du siège de la wilaya sans qu'aucun responsable ne daigne les écouter, ce sont les policiers, armés de matraques, qui se sont précipités sur eux et les tabasser et les faire sortir de force. Ainsi, des correspondants de presse qui sont arrivés sur les lieux quelques minutes après ce passage à tabac, ont été empêchés par les policiers de se rapprocher des fellahs tabassés. Par ailleurs, il faut noter que ces agriculteurs ont frappé à toutes les portes, en vain. Depuis plusieurs mois, l'office des périmètres irrigués de Bouira (Opibo), situé à Ain Bessem, a été fermé à cause de la mauvaise gestion. Les producteurs de la pomme de terre n'ont plus de quoi irriguer leur culture. Ils n'ont cessé d'écrire aux autorités et de protester dans la rue. Rien n'a été fait à ce jour. L'office national de l'irrigation et de drainage (Onid), qui devrait remplacer l'Opibo dans la gestion du secteur, tarde à être installer.