La Confédération nationale autonome des travailleurs algériens (CNATA) vient de naître. Ce nouvel organisme ayant pour tâche le renforcement du mouvement syndical a été créé, hier, à la Maison des syndicats à Alger. A l'initiative du Syndicat national autonome de l'administration publique (Snapap), des représentants des travailleurs de l'administration ainsi que ceux relevant du secteur économique (public et privé), affilié à ce syndicat, ont discuté durant la matinée des mécanismes en mesure de contrecarrer les pressions que subissent les syndicats autonomes sur le terrain. Le Snapap a opté pour l'idée de la création de cette structure syndicale. Ainsi Rachid Malaoui, secrétaire général du Snapap, a lancé un appel aux autres syndicats autonomes afin de rejoindre cette confédération. «Les syndicats crédibles», a-t-il précisé. Il a appelé également les travailleurs qui n'adhérent pas jusque-là à des organismes syndicaux afin de se structurer pour donner un nouveau souffle à la lutte syndicale en Algérie. «Cette confédération sera agréée par la Confédération syndicale internationale (CSI). L'agrément des autorités algériennes est une formalité pour nous», a déclaré M. Malaoui en marge de la rencontre des syndicalistes. Et d'ajouter : «L'Algérie va passer à la commission des normes internationales pour le non-respect des lois.» Le syndicaliste souligne que l'Algérie a ratifié la convention 87 portant sur la création de syndicats sans autorisation préalable et la convention 88 portant sur la nécessité d'associer les syndicats au dialogue sans daigner les appliquer. Une commission chargée de l'élaboration du statut de cette confédération a été installée dans l'après-midi. Le Snapap compte également sur la reconnaissance de l'Organisation internationale du travail (OIT). Le dépôt d'un dossier d'agrément est tout de même prévu dans un mois, au plus tard. Les participants à cette rencontre ont soulevé des problèmes ayant trait à l'enregistrement des demandes d'agrément, la création des syndicats parallèles en vue de casser l'activité syndicale, et les différentes pressions que subissent les syndicalistes sur le terrain. «Les pouvoirs publics ont accordé l'agrément à une trentaine de partis politiques en un temps record. Tandis que les syndicats attendent depuis des années sans voir leur demande d'agrément enregistrée. Le pouvoir a peur des syndicats qui bougent sur le terrain et non de partis qui vont rentrer après les élections dans leur tanière», souligne M. Malaoui qui n'a donné aucun crédit à ces partis.