Dans les rues des grands centres urbains de la wilaya de Tizi Ouzou, l'on dénombre ces dernières années des dizaines de malades mentaux sans domicile fixe (SDF). Certains d'entre eux ont déjà bénéficié de soins à l'EHS de Oued Aïssi. Mais en l'absence d'un toit et d'un suivi régulier après la période d'hospitalisation, ils se retrouvent dans la même situation ayant déclenché la dépression. La rechute est inévitable. La maladie s'aggrave. Parmi ces SDF, il y a ceux qui deviennent agressifs et représentent un danger pour la population. Leur internement devient alors obligatoire. Les différents services de l'Etat (l'APC, les services de sécurité, la Protection civile) sont en effet chargés d'exécuter cette tâche. Mais force est de constater qu'aucune autorité n'assume son rôle envers ces laissés-pour-compte. Chacun de son côté affirme que la tâche incombe à l'autre service. La direction de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou soutient que la prise en charge des malades SDF après leur séjour à l'hôpital relève de la direction de l'action sociale (DAS) et de l'APC. Contactés pour plus d'informations, les services de la DAS étaient injoignables. « Le directeur est en réunion », répond-on. « Pour résoudre ce problème, il faudrait réaliser des centres d'accueil pour les malades SDF où ils seront suivis régulièrement pas des psychiatres », estime le docteur Boudarène qui déplore la fermeture de l'hospice de Yakouren. La création aussi d'un centre intermédiaire pour les malades toxicomanes alimente les débats. Selon les responsables de la direction de la santé, le projet attend d'être signé par le ministère de la tutelle.