Les travaux du 10e colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945 ont débuté hier à l'université de Guelma. Pas moins de 20 conférenciers universitaires, nationaux et étrangers, de rang magistral, sont au programme. Lors de la cérémonie d'ouverture, un vibrant hommage a été rendu au défunt Abdelhamid Mehri (1926-2012), nationaliste de la première heure et défenseur de la cause, par le professeur Mohamed Abbès de l'université d'Alger. Son parcours de combattant a été exposé aux auditeurs, en majorité des étudiants. Il faut savoir que Abdelhamid Mehri a été un témoin oculaire des massacres du 8 Mai 1945. Sa contribution, également en qualité de personnalité politique, aux éditions précédentes de ce colloque, a été soulignée. Gilles Manceron, historien français, vice-président de la Ligue des droits de l'homme, lors de son intervention, a mis l'accent sur la nécessité de voir un jour la France officielle reconnaître ses crimes coloniaux. Dans ce contexte, il dira en substance : «Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, nous étions loin d'une quelconque forme de reconnaissance des crimes perpétrés en Algérie. Mais avec l'élection de François Hollande, les choses ont de fortes chances de bouger dans le bon sens.» Et d'ajouter : «A la croisée des chemins, l'opinion publique française, notamment avec les nouvelles générations, contrairement aux anciennes (les nostalgiques de la colonisation), est plus hermétique aux mensonges et aux mythes colportés par l'extrême droite.» Gilles Manceron cite les dates tristement célèbres de plusieurs massacres commis par la France en Algérie, outre le 8 mai 1945 (Guelma-Sétif-Kherrata), le 20 août 1955 (Skikda), le 11 décembre 1960 (Alger) et le 17 octobre 1961 (Paris) qui, selon lui, doivent faire l'objet de reconnaissance globale.