Des dizaines de personnes ont observé, hier, un rassemblement devant le complexe agroalimentaire Cevital, à l'arrière-port de Béjaïa, à l'appel du comité de solidarité avec les 16 grévistes de la faim. Syndicalistes, étudiants, chômeurs, militantes et militants associatifs, membres de collectifs culturels, candidats aux prochaines législatives, quelques travailleurs du complexe et beaucoup d'anonymes sont venus appuyer la réintégration des 16 ex-employés de Cevital qui étaient, hier, à leur quatorzième jour de grève de la faim. La foule compacte, brandissant banderoles et pancartes, s'est formée vers midi devant le portail de l'entreprise où élisent domicile les grévistes et à proximité duquel passent d'interminables semi-remorques. A l'annonce du refus de la direction du complexe de recevoir des représentants des manifestants, la foule s'est faite bruyante et a occupé la route bloquant toute circulation. De nombreuses voix se sont relayées au haut-parleur pour exprimer la détermination à continuer de soutenir la cause des grévistes. Aux syndicalistes de l'entreprise COGB et du Snapap, des représentants du mouvement estudiantin, du comité des chômeurs, de la Ligue des droits de l'homme et des femmes cadres, s'est joint un syndicaliste de Sonelgaz Laghouat qui a pris part au rassemblement. «Ils ont fait le virement des salaires du mois passé pour tous les travailleurs, sauf pour nous. Notre demande d'audience avec le DRH a été refusée. Ils continuent à tout conditionner par la levée de notre grève», déclare, à El Watan, Abdellah, un représentant des grévistes. «Issad Rebrab a été mal informé. On lui a présenté un rapport qui nous accable alors que nous sommes innocents. Nous sommes des boucs émissaires», ajoute Nadir, un autre gréviste. «Je suis prêt à renoncer à ma demande de réintégration mais pas avant que justice soit faite, que ceux qui nous ont jugés soient aussi jugés», ajoute Nadir, à bout de nerfs. Les manifestants se sont dispersés dans le calme. Un groupe d'étudiants s'est proposé de revenir en soirée, dans la quiétude de l'arrière-port, pour jouer quelques morceaux de musique pour accompagner les 16 grévistes de la faim.