De la sobriété, des symboles et des messages pour l'investiture présidentielle de François Hollande hier matin. Dans la tradition républicaine. Le changement porté par François Hollande pendant toute sa campagne électorale commence par le style : sobre et dépouillé. Signe d'un Président normal ? Cette normalité dont il a fait un enjeu de sa présidentielle. Paris De notre correspondante Dès son investiture, François Hollande a montré et exprimé sa volonté de rompre avec le style et les pratiques de son prédécesseur à l'Elysée, Nicolas Sarkozy. A commencer par la cérémonie officielle de son investiture que le président François Hollande – le septième de la Ve République – a voulue «sans dimension privée», contrairement à Nicolas Sarkozy qui avait associé toute sa famille à son investiture. Quant à l'exercice du pouvoir, «je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas de tout ni à la place de tous (...) Le pouvoir d'Etat sera exercé avec dignité, mais simplicité, avec une grande ambition pour le pays et une scrupuleuse sobriété dans les comportements», a déclaré François Hollande dans son premier discours présidentiel. «Le chef de l'Etat ne doit pas être le chef de tout. Le Premier ministre conduira la majorité», avait-il précisé lundi à la Mutualité où était réuni le conseil politique du parti socialiste pour le lancement officiel de la campagne pour les élections législatives. A la Mutualité, il a également affirmé : «Comme président de la République, je me suis fixé une règle : je ne participerai plus à aucune instance partisane», pour signifier sa rupture avec l'habitude qu'avait son prédécesseur Nicolas Sarkozy de recevoir les parlementaires de la majorité à l'Elysée. Pour pouvoir gouverner la France, mettre en œuvre son programme et réaliser les engagements de sa campagne électorale, François Hollande veut une majorité présidentielle large et cohérente. C'est l'objectif qu'a défini le conseil du Parti socialiste qui a lancé lundi la campagne des élections législatives des 10 et 17 juin, sur le thème de «Donnons une majorité au changement» pour permettre le changement que les Français ont voulu le 6 mai. «Il faut que François Hollande ait la majorité la plus large possible pour changer de politique», a résumé la première secrétaire du PS, Martine Aubry, lundi. «Le changement commence», a commenté Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Pas d'état de grâce, pas de vacances pour le 7e président français de la Ve République. A peine investi, François Hollande s'est envolé pour Berlin, afin de rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel, pour parler de la crise de la zone euro et des mesures pour stimuler la croissance dans une Europe presque entièrement plongée dans la récession – à l'exception notable de l'Allemagne. Très présente dans la campagne, l'Europe a constitué l'essentiel des travaux de la première semaine de François Hollande qui a rencontré les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Autre dossier chaud : la situation de la Grèce. Puis il aura dans son agenda le retrait problématique des troupes françaises d'Afghanistan avant la fin de l'année. Ce sera au menu des discussions du Sommet de l'OTAN à Chicago (20 et 21 mai), juste après le G8 à Camp David (18-19 mai). Les priorités nationales du quinquennat de François Hollande sont l'éducation, la jeunesse, le respect de la laïcité. Symboles de ces priorités, c'est l'hommage qu'a rendu le président François Hollande à Jules Ferry, fondateur de l'école publique gratuite pour tous et Marie Curie qui symbolise la diversité et son apport à la notoriété de la France, une façon de répondre à la circulaire Guéant restrictive sur les étudiants et diplômés étrangers que François Hollande veut supprimer. Autre signe de l'importance qu'il accorde au dialogue social, l'invitation faite par François Hollande à son investiture des responsables syndicaux.