Le secrétariat national du RCD s'est réuni le 14 mai 2012 pour évaluer l'élection législative du 10 mai. Selon le parti, qui a appelé au boycott, le premier vainqueur de ce scrutin est l'abstention, est-il assuré dans un communiqué rendu public hier. «L'écrasante majorité des Algériennes et des Algériens a déserté les bureaux de vote lors de ce scrutin. En ne cédant aucunement au chantage et aux menaces, les citoyens ont exprimé une nouvelle fois, avec civisme et résolution, leur rejet d'un système politique qui a plombé le pays durant plus d'un demi-siècle et qui a choisi le pire pour garantir sa survie. En effet, ni l'implication du chef de l'Etat lui-même ni l'agitation de la menace islamiste et de périls liés à l'intervention étrangère qui furent les seuls leitmotivs des principaux animateurs de la campagne électorale, n'ont pu convaincre qu'un Algérien sur cinq à se rendre aux urnes», est-il affirmé dans le document. Le RCD justifie son choix de ne pas participer aux élections : «En appelant au boycott de cette consultation, le RCD a fait le choix de la voie de la rupture par les moyens pacifiques et démocratiques.» Ainsi, après «cinquante ans de dictature, de gabegie et de détournement des ressources nationales, le changement passe impérativement par le dépassement du régime politique en place. Marquées par des fraudes systémiques et récurrentes, les élections algériennes seront indéfiniment sanctionnées par une abstention massive tant qu'elles sont organisées par une administration aussi partiale qu'incompétente», estime le RCD. Pour redonner du crédit aux opérations électorales dans notre pays et mobiliser les citoyens, il y a lieu, selon le RCD, de procéder à l'assainissement du fichier électoral par une commission indépendante ; d'engager un consensus autour d'un cahier des charges posant les fondamentaux démocratiques s'imposant à tous ; de mettre en place un organe de gestion et de suivi des élections indépendant de l'Exécutif, composé de personnalités crédibles et reconnues pour leur compétence et leur neutralité.