«L'écrasante majorité des Algériennes et des Algériens a déserté les bureaux de vote, lors de ce scrutin», c'est le constat que fait le RCD des élections législatives du 10 mai. Lors d'une réunion de son secrétariat national, lundi, pour évaluer cette élection, le RCD a estimé, que «les citoyens ont exprimé, une nouvelle fois, avec civisme et résolution, leur rejet d'un système politique qui a plombé le pays durant plus d'un demi-siècle et qui a choisi le pire, pour garantir sa survie». Et d'expliquer que «ni l'implication du chef de l'Etat lui-même, ni l'agitation de la menace islamiste et de périls liés à l'intervention étrangère, qui furent les seuls leitmotivs des principaux animateurs de la campagne électorale, n'ont pu convaincre qu'un Algérien sur cinq à se rendre aux urnes». Ce résultat était prévisible, «en l'absence d'une réelle volonté politique de réunir les conditions à même d'assurer des élections libres et transparentes», pour le RCD qui relève que «tous les participants à cette parodie dénoncent, après coup, le gonflage exagéré du taux de participation officielle et la manipulation des résultats». Le secrétariat national du RCD estime que «les batailles de procédure, au niveau du Conseil constitutionnel, ne peuvent redonner crédit à un processus électoral dédié, tant dans son expression, son organisation et son déroulement, que dans ses résultats, à une recomposition clanique à l'intérieur du système». En rappelant son appel au boycott de cette consultation, le RCD persiste et signe, que «les élections algériennes seront indéfiniment sanctionnées par une abstention massive, tant qu'elles sont organisées par une administration aussi partiale qu'incompétente». Pour redonner crédit aux opérations électorales dans notre pays et pouvoir mobiliser les citoyens, le RCD préconise «de procéder à l'assainissement du fichier électoral par une commission indépendante et d'engager un consensus autour d'un cahier des charges posant les fondements démocratiques s'imposant à tous, de mettre en place un organe de gestion et de suivi des élections, indépendant de l'éxécutif et composé de personnalités crédibles et reconnues pour leur compétence et leur neutralité». S'agissant de la surveillance internationale des élections, le RCD a, en rappelant avoir averti sur la mission, «somme toute relative et limitée» de l'observation de l'UE qui a accepté l'invitation tardive du pouvoir algérien, déploré «les déclarations précipitées et inappropriées du chef espagnol de cette délégation, faites dès le début de la soirée du 10 mai qui avait validé le déroulement de l'opération, sans attendre les conclusions des autres observateurs déployés sur le terrain». Enfin, le RCD réitère, sa conviction que «sans élections libres, arbitrées par une surveillance internationale, selon les mécanismes et standards internationaux tels qu'appliqués dans d'autres pays, il est vain de prétendre mettre un terme à l'abus d'autorité, au népotisme et à la corruption». A. R.