Les habitants du village Tamassit, dans la commune d'Aghribs, à 42 km au nord-est de Tizi Ouzou, réclament le raccordement au réseau de gaz naturel. Leurs multiples sollicitations des autorités sur ce sujet sont restées jusqu'à présent vaines. Aucun responsable ne s'est soucié du sort de ce village de 5 000 habitants, considéré comme le plus grand village de la daïra d'Azeffoun. Les pouvoirs publics semblent complètement le mettre de côté concernant les projets de développement local. «Une mise à l'écart qui ne dit pas son nom», fulmine un jeune citoyen de ce village. «Même le ministère de l'énergie et des mines a été saisi par écrit, nous n'avons reçus aucune réponse», nous dira un membre du comité de village. Le projet de raccordement au gaz du chef-lieu communal d'Aghribs avait suscité un petit espoir chez les villageois de Tamassit et du village voisin Agraradj, mais leur rêve fut très court. L'entreprise a plié bagage quand les travaux ont atteint la périphérie d'Aghribs. Le projet pour Tamassit n'est pas encore inscrit. Les villageois doivent encore prendre leur mal en patience. «Jusqu'à présent, on a privilégié la voie de la raison. On n'a jamais coupé de routes, ni fermé les administrations, mais apparemment cette manière ne rapporte plus», nous dira un autre jeune excédé par ce mépris de la part de l'Etat. Les mauvais souvenirs de la tempête de neige qui s'est abattue sur la Kabylie au mois de février passé hantent encore les esprits. «Si ce n'été la mobilisation de tous les jeunes du village pour nous ramener quelques bouteilles de gaz butane à partir de Fréha, les conséquences de cette tempête seraient catastrophiques. Pour se réchauffer en hiver, la majeure partie de ces villageois recourt à la coupe d'arbres dans la forêt voisine, ce qui cause d'énormes dégâts à la nature. «Les pouvoirs publics sont appelés à se pencher sur notre sort et abandonner cette voie de l'exclusion», lance un villageois de Tamassit.